La fulgurante ascension de Stanislas Niox-Chateau fondateur de Doctolib

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A 32 ans, Stanislas Niox-Château est la tête de Doctolib, l’une des rares licornes françaises. Sorti de HEC après avoir touché du doigt le circuit professionnel de tennis, ce jeune entrepreneur incarne la réussite de la start-up nation.

Né à Paris VIII en 1987, ce fils et petit-fils d’enseignant (et aussi marié à une enseignante) qui a grandi à Boulogne-Billancourt, est le cofondateur de Doctolib, cette plateforme de réservation en ligne pour des prestations de santé. Au printemps 2019, Doctolib réussit sa plus importante levée de fonds en obtenant 150 millions d’euros, quinze mois après une première levée de fonds de 35 millions d’euros réussie auprès de BPI France et Eurazeo. Six ans après son lancement en novembre 2013, Doctolib est désormais une « licorne », c’est-à-dire une start-up pas encore entrée en bourse mais déjà valorisée à plus d’un milliard de dollars. 

Un réseau de 80.000 professionnels et de 1700 établissements de santé

Doctolib explose les compteurs dès sa création car après neuf mois d’existence, le site Web compte déjà un million d’utilisateurs. Aujourd’hui, ce sont 35 millions d’utilisateurs français et allemands qui se connectent chaque mois sur le site qui ne débourse pas un seul centime en publicité. Le réseau Doctolib comporte 80.000 professionnels de la santé et 1700 établissements de la santé qui misent sur cette innovation d’organisation pour gagner entre 30 et 50 % de temps sur les organisations d’agenda. Surtout, Doctolib permet de réduire de 75% les consultations non-honorées. 

Dès les premières semaines, Stanislas Neox-Chateau sillonne la France en se rendant dans les cabinets médicaux afin de former le personnel à cette nouvelle façon d’aborder la santé. Lorsqu’il se lance dans cette aventure en compagnie de Steve Abou Rjeily (rejoint ensuite par Ivan Schneider et Jessy Benal qui deviennent leurs associés), il n’a que 26 ans mais il est convaincu que les secteurs de l’éducation ou de la santé ont besoin d’être repensés et aidés. Il considère « qu’ils ont des technologies numériques faibles et des problèmes organisationnels forts ». 

Le jeune entrepreneur ne débarque toutefois pas dans l’inconnu : lors de son stage de fin de HEC, il définit le concept de Balinea, un site Web de réservation pour des soins beauté. Recruté ensuite par le fonds Otium, il réussit le redressement de La Fourchette, une plateforme de réservation en ligne de restaurants rachetée depuis par TripAdvisor. 

Du tennis de haut niveau à HEC

Les grands défis n’effraient pas un Stanisas Niox-Château probablement aguerri par sa première passion qui l’a poussé à fréquenter le monde de la compétition de haut niveau : le tennis. En effet ce sport est ancré dans la culture de sa famille dont certains de ses membres siègent au sein de la fédération française. Appartenant à la génération de Gaël Monfils et de Jérémy Chardy, en 1999 il remporte à 12 ans l’Open international des jeunes de sa catégorie alors qu’il fréquente un sport-études depuis le CM2. Il s’entraîne quotidiennement plusieurs heures par jour et ambitionne alors d’entrer dans le Top 100 mondial. Doté d’un style plutôt défensif, il reconnaît qu’il est davantage besogneux que talentueux mais voit sa carrière stoppée à seulement 17 ans en raison d’une sérieuse blessure au dos. Il quitte le tennis à regret mais se réfugie toujours dans le travail en réussissant un parcours brillant chez HEC et en surmontant son défaut d’élocution puisqu’il est resté longtemps bègue.

A 32 ans, Stanislas Niox-Château est la tête de Doctolib, l’une des rares licornes françaises.

Décrit par ses collaborateurs comme un leader qui rassemble et comme un acharné du travail, Stanislas Niox-Chateau est un catholique qui répète se soucier davantage du bien commun que de l’argent. Certains de ses amis d’enfance le verraient d’ailleurs bien incarner le rôle d’un président de fondation philanthropique dans les prochaines années. Son incroyable et rapide réussite au sein de Doctolib ne semble pas avoir changé ce lointain descendant des frères Montgolfier qui, plus de deux siècles avant lui, avaient montré la voie en s’envolant déjà plus haut que les autres.

Photos : lesechos.com / latribune.fr

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