Neext Engineering veut démocratiser les réacteurs nucléaires

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En ces temps de tension sur les marchés de l’énergie, la place de la production nucléaire  dans notre mix énergétique est questionnée. La start-up française Neext Engineering mise sur la commercialisation de mini réacteurs nucléaires modulaires.

Faut-il plus de nucléaire ? Moins de nucléaire ? Faut-il construire de nouvelles centrales, démanteler les anciennes ? Prolonger leur durée de vie ? Il faut dire que malgré les contraintes techniques et les craintes de certains sur la sécurité ou la gestion des déchets, le parc nucléaire français permet de produire une énergie peu coûteuse et décarbonée. Il contribue ainsi au respect de nos objectifs environnementaux, tout en limitant l’impact des problèmes d’approvisionnement en énergies fossiles comme le gaz ou le pétrole.

Les réacteurs nucléaires modulaires : une solution économique

Dans le même temps, la centralisation de notre production électrique autour de quelques grosses centrales pose question. Notre parc nucléaire vieillissant demande de lourds investissements pour être renouvelé ou rénové, et les régions les plus éloignées des centres de production, comme la Bretagne, sont parfois mal approvisionnées.

Une solution intermédiaire pourrait toutefois aider la France à relever ces défis : le recours à des mini réacteurs nucléaires, « les réacteurs nucléaires modulaires ». C’est le défi que se lancent de nouvelles start-ups, à l’image de de Neext Engineering en France.

Cette technologie n’est pas nouvelle. Elle est déjà utilisée dans des situations particulières notamment pour des équipements militaires. Les petits réacteurs nucléaires modulaires équipent par exemple les sous-marins à propulsion nucléaire, ou encore les porte-avions.

Les multiples avantages des réacteurs nucléaires modulaires

Les avantages des réacteurs modulaires sont nombreux en comparaison aux centrales classiques ou encore aux EPR. Outre leur coût moins élevé, ils ont également un meilleur rendement, c’est-à-dire qu’ils utilisent moins de combustible et produisent moins de déchets à production électrique équivalente. 

Les investissements sont également plus faibles dans les infrastructures de transport de l’électricité, puisque cette dernière peut être produite au plus près du consommateur, de manière moins centralisée.

Il est par ailleurs plus facile de faire varier la puissance de petits réacteurs modulaires qu’avec de grosses centrales nucléaires, pour adapter la production aux besoins. Un atout pour venir en renfort du développement des énergies solaire et éolienne, dont la production peut varier en fonction des conditions météorologiques.

Autre élément important, les réacteurs nucléaires modulaires sont plus sûrs que leurs grands frères, grâce à des systèmes de sécurité intégrés. Ils sont plus faciles à entretenir, à moderniser et à sécuriser. 

Jean Maillard président de Neext Engineering

Des craintes portant sur les réacteurs nucléaires modulaires

Les détracteurs de ces projets craignent néanmoins des risques pour la prolifération nucléaire. Même si en France la filière est extrêmement contrôlée et réglementée, certains s’inquiètent de la dispersion dans le monde de matières fissiles dans de petites structures difficiles à contrôler.

Aussi, les centrales nucléaires sont des sites stratégiques très sensibles. Risques d’attaques terroristes, espionnage, risque de vol ou de trafic de matières fissiles, ces installations nécessitent une protection particulière. Dans l’Hexagone, il pourrait être plus difficile de sécuriser une multitude de structures gérées par différents opérateurs que de mettre sous surveillance renforcée quelques gros sites comme c’est le cas actuellement.

Les réacteurs nucléaires modulaires, part de la stratégie énergétique française

Ces unités de production devraient bientôt voir le jour en France. Dans son plan de relance « France 2030 », le Président de la République Emmanuel Macron prévoit d’investir un milliard d’euros dans le développement de petits réacteurs nucléaires modulaires.

Et les acteurs français sont au rendez-vous, à l’image de Neext Engineering. Cette startup née de la rencontre entre des syndicalistes de General Electric et d’entrepreneurs locaux s’est installée à Belfort, et prévoit de vendre sur catalogue des centrales d’une puissance de 10 à 100 mégawatts. Neext Engineering assure ne pas vouloir se limiter à des commandes publiques, et pense que sa technologie pourrait intéresser des acteurs privés.

Photos : capital.fr , letrois.info et estrepublicain.fr

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