Le télescope spatial James Webb vient d’atteindre le 24 janvier dernier sa destination finale en orbite solaire, selon une annonce de la Nasa, son concepteur. Ce nouveau télescope spatial a été conçu par l’agence spatiale américaine pour contribuer notamment à faire la lumière sur la naissance des premières galaxies.
Selon la Nasa, « Webb s’est inséré avec succès au point Lagrange deux (L2), sur la même orbite que la Terre autour du Soleil, à 1,5 millions de kilomètres de la Terre ». A titre de comparaison, son prédécesseur, Hubble, lancé il y a 30 ans, est en orbite à 547.000 km de la Terre.
Les propulseurs de la fusée ont été activés à distance depuis le centre de contrôle du Space Telescope Science Institute à Baltimore, pour les ultimes manœuvres vers son point de destination.
Deux semaines auparavant, une étape cruciale avait déjà marqué l’aventure du télescope Webb, avec le déploiement des miroirs du télescope. Les équipes de la Nasa avaient salué avec émotion cet événement, car cette opération était considérée comme la plus périlleuse par l’agence américaine. « La Nasa est un endroit où l’impossible devient possible » avait alors déclaré son directeur, Bill Nelson.
Un coût de 10 milliards de dollars
En effet, le miroir du télescope n’entrait pas dans la fusée Ariane 5 qui l’avait propulsée dans l’espace. Les ingénieurs avaient donc dû concevoir un système de repli des côtés du miroir. C’était la première fois qu’une telle opération était réalisée dans l’espace selon les ingénieurs de la Nasa.
Webb, présenté comme le successeur de Hubble, avait finalement été lancé le 24 décembre dernier depuis la base de Kourou (Guyane française), après que sa date de lancement ait été reportée à deux reprises, pour des problèmes mineurs. La Nasa et Arianespace voulaient en effet s’assurer d’exclure tout risque lié au lancement de du précieux instrument.
Webb est désormais le plus grand et le plus puissant télescope jamais envoyé dans l’espace. Construit aux Etats-Unis sous la direction de la Nasa, il incorpore des instruments des agences spatiales européennes (ESA) et canadienne (CSA). Son développement, qui a duré plus de 20 ans, a représenté un coût de près de dix milliards de dollars.
Webb, bijou d’ingénierie à la pointe de la technologie, succède ainsi au fameux télescope Hubble, lancé en 1990. Sa mission est d’explorer toutes les phases du cosmos, jusqu’aux premiers âges de l’Univers et à la formation des premières galaxies.
Un miroir de 6,5 mètres de diamètre
Le centre de contrôle du Space Telescope a commencé les réglages du miroir principal du télescope Webb, composé d’un ensemble de 18 segments hexagonaux en métal de béryllium recouvert d’or. Il mesure 6,5 mètres de diamètre. L’ampleur de cette surface permet de collecter plus de lumière et d’observer des objets plus éloignés que les autres télescopes.
Webb devrait permettre d’obtenir des informations inédites sur le cosmos, datant de 100 millions d’années après le Big Bang, la fameuse explosion théorique qui serait à l’origine de l’expansion de l’univers observable il y a environ 13,8 milliards d’années.
En outre, les instruments de ce nouveau télescope sont tout à fait adaptés à la recherche de preuves d’atmosphères potentiellement propices à la vie autour des dizaines d’exoplanètes récemment découvertes – corps célestes en orbite autour d’autres étoiles que le soleil. Évidemment Webb permettra aussi l’observation plus fine de mondes plus proches comme Mars, ou Titan, la lune glacée de Saturne.
Il faudra encore plusieurs mois de préparatifs pour que le nouveau télescope puisse démarrer ses travaux. Selon les prévisions de la Nasa, il devrait être opérationnel au début de l’été 2022.
Photos : mymodernmet.com
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