En proie à des difficultés économiques, le secteur spatial de la Russie veut profiter de l’anniversaire du premier vol en orbite habité de l’histoire pour redorer son blason.
Cela fait déjà soixante ans que le premier cosmonaute a été envoyé dans l’espace. En effet, le 12 avril 1961, le Soviétique Youri Gagarine s’envolait du sol russe pour faire le tour de la Terre. Pour marquer cet anniversaire, l’agence nationale spatiale russe Roscosmos a choisi de lancer le 9 avril 2021 sa dernière fusée Soyouz. Décorée du bleu et blanc de la combinaison de Gargarine, la fusée Soyouz est un hommage direct voulu par la Russie qui peine pourtant à retrouver son lustre d’antan en matière de conquête spatiale.
Si elle fait toujours figure de référence mondiale grâce à la qualité de son matériel et son savoir-faire hérités de la période soviétique, la Russie alloue moins de budget à Roscosmos, qui perd peu à peu du terrain sur ses rivaux. Dernier coup dur en date, l’arrivée sur le marché de l’Américain SpaceX d’Elon Musk. Depuis 2011, Roscosmos était la seule agence spatiale à proposer des vols habités mais depuis l’an passé, SpaceX, moins cher (60 millions de dollars par vol habité chez SpaceX contre 80 millions chez Roscosmos), concurrence la Russie, avec pour point de mire la volonté d’envoyer des hommes sur Mars à l’horizon 2030.
Un accord signé avec la Chine
Malgré cette perte de monopole, Roscosmos cherche des solutions pour rester compétitive, notamment avec la construction récente du cosmodrome de Vostotchny et l’ambition d’envoyer des cosmonautes sur la Lune en 2030. Toutefois, ses soucis de financement l’empêchent d’innover. Pour réagir, la Russie, privée de coopération avec l’Europe depuis 2014 et les sanctions prises à son encontre par la communauté internationale, a annoncé un nouveau partenariat avec la Chine en mars 2021 dans le but de construire une station spatiale lunaire. Sans budget ni calendrier précis, ce projet demeure encore flou mais dénote d’une envie du gouvernement russe de ne pas se laisser distancer par les Américains.
Du côté des initiatives privées, le bilan est en demi-teinte. Kosmokours, une initiative prometteuse a subi un coup d’arrêt suite au retrait de plusieurs investisseurs importants, dont notamment le milliardaire Iskander Makhmudov.
D’autres entreprises se sont néanmoins lancées dans la course puisque Sputnix et Lin Industrial, spécialisés dans les petits satellites, souhaiteraient également tirer leur épingle du jeu. Sans oublier non plus StarRocket dont le projet est de réussir à mettre sur orbite des petits satellites capables de diffuser des images publicitaires depuis l’espace. Enfin, il faut aussi citer l’entreprise S7 Space, spécialisée dans le lancement de fusées.
L’activité de toutes ces entreprises privées est de nature à créer une émulation en Russie. Si la conquête spatiale n’est plus un enjeu géopolitique majeur comme du temps de la Guerre Froide, il ne compte pas non plus se laisser devancer et remettre en question sa réputation de précurseur et de référence mondiale du domaine spatial.
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