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Avec le rachat de Nest, Google s’invite chez vous

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Dépenser 3,2 milliards de dollars pour le rachat d’une société fabricant des thermostats et des détecteurs de fumée ? Si, au premier abord, le béotien pourrait s’étonner de cette acquisition, il n’en demeure pas moins que cet achat marque une formidable réussite et ouvre des perspectives phénoménales pour Google.

Un créateur de génie dans le giron de Google

tony-fadellAvant de fonder la société Nest en 2010, Tony Fadell, ancien cadre d’Apple a d’abord été le créateur de l’Ipod. En quittant Apple pour se lancer dans une nouvelle aventure entrepreneuriale, l’homme apporte avec lui toute son expertise en matière d’innovation et de design. Un joli coup pour Google, qui, en plus de racheter une société innovante, s’accapare aussi cet ingénieur surdoué et visionnaire.

L’arrivée en force de la domotique

Nest-labs-thermostatLe fait de fabriquer des détecteurs de fumée et des thermostats n’est bien sûr pas péjoratif. Surtout quand ces derniers sont « intelligents ». Connectés et pilotables par le biais d’un smartphone ou d’une tablette, capables d’apprendre en permanence afin de connaitre, d’anticiper et de s’adapter à vos habitudes, ces appareils pourraient marquer la démocratisation de la domotique.

Rendue possible depuis les années 80, cette technique a jusque-là peiné à s’imposer, malgré l’implication de grandes entreprises (parmi lesquelles Legrand, Schneider ou Technicolor). Pourtant, la demande est grande, tout comme les possibilités offertes en matière de sécurité, d’éclairage, d’économie d’énergie, de multimédia… En fait, les applications possibles dans une maison connectée sont immenses. Et tout régir avec son smartphone, depuis son canapé ou depuis son bureau, constituerait une avancée certaine dans la simplification de notre vie quotidienne.

Les raisons d’un rachat hautement stratégique

En rachetant Nest, Google comble son retard en matière de design et de fabrication de matériel. Jusqu’à présent, la firme de Mountain View se contentait de fournir son système d’exploitation Android à des fabricants tels que Samsung ou LG. Avec Nest dans son escarcelle, Google va profiter du savoir-faire de cette entreprise en matière de design et pouvoir enfin fabriquer lui-même les futurs objets de la domotique. Le tout, bien sûr, fonctionnant avec son système d’exploitation maison, en passe de devenir un nouveau standard pour tout appareil communiquant.

Mais pourquoi un si gros investissement, et comment le rentabiliser ? Les raisons d’un tel achat sont multiples, et les sources de profit sont énormes. Tout d’abord, Google souhaite enfoncer le clou et asseoir encore un peu plus sa domination en matière de système d’exploitation, puisque Android, sera au cœur de l’écosystème. Une manière comme une autre de marginaliser le concurrent Apple… Et si Android, en soi, ne rapporte rien à Google, des revenus colossaux pourraient être dégagés de la collecte, même anonyme, des données des utilisateurs. Utilisées par la régie publicitaire de Google, ou revendues à des sociétés tierces, le ciblage des publicités constitue une rentrée financière massive pour l’entreprise. Déjà, à l’heure actuelle, le groupe capte plus du tiers des dépenses de publicité en ligne. Enfin, si le marché de la domotique reste encore marginal, certains cabinets prévoient une croissance rapide de ce secteur.

Une stratégie visionnaire se dévoile

Mais tout cela ne résume que les avantages à court terme. Et si Google, par ses rachats successifs dans des secteurs a priori éloignés du web, préparait une gigantesque OPA sur le XXIe siècle ? Depuis quelques années, la place de poids lourd du web ne semble plus satisfaire la firme. Cumulant les projets et les rachats de sociétés les plus diverses, il a longtemps été difficile de cerner la stratégie du groupe. Hormis les très médiatisées Google Glass et les voitures sans chauffeur, qui constituent de véritables prouesses techniques, le groupe californien a aussi concentré ses efforts vers les technologies NBIC (nanotechnologies, bio-ingénierie, informatique et cognitique).

Effectuant des avancées majeures en intelligence artificielle et en séquençage ADN, s’intéressant au prolongement de l’espérance de vie avec la création de la filiale Calico, les orientations de Google se dévoilent aussi par ses recrutements. Ainsi, Raymond Kurzweil, grand nom de l’intelligence artificielle et théoricien du transhumanisme, a été nommé ingénieur en chef du moteur de recherche.

Une société telle que Google, avec son ambition et ses ressources tant financières que techniques, pourrait donc, par ses acquisitions, créer l’industrie leader du XXIè siècle, une industrie dont dépendraient toutes les autres, faisant du groupe une superpuissance incontournable. Les pièces du puzzle s’assemblent et semblent confirmer cette direction. Et l’acquisition de Nest s’inscrit dans le cadre de cette politique visionnaire : après l’annonce récente de rachats multiples dans le secteur de la robotique, l’arrivée de la domotique dans les activités de la société n’est donc pas surprenante. Et aucune autre entreprise, même Apple, ne semble en mesure de pouvoir arrêter Google dans ses projets les plus ambitieux.

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  1. Adrien
    Mar 17, 2014 - 05:11 AM

    Google est en train devenir la Big Company. Cela peut d’ailleurs être à terme dangereux. On ne sera pas loin d’un Big Brother.

    Reply

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  1. Nouvel algorithme mobile, Google a-t-il vraiment changé la donne ?

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