Carbon investit dans son projet d’énergie solaire

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En septembre dernier, la jeune pousse Carbon a fait un pas significatif avec l’entrée dans son capital du Français ECM. Le groupe industriel, constructeur de référence de plaquettes à silicium bas carbone, une matière première indispensable à l’élaboration de cellules photovoltaïques, prend ainsi 20 % du capital de Carbon. 

Il rejoint à parts égales les quatre autres actionnaires de Carbon : le fabricant de pièces industrielles de pointe ACI Groupe, le créateur de centrales solaires Terre et Lac, Pascal Richard, président de Carbon et un entrepreneur dont le nom reste confidentiel.

« Ce nouveau partenariat économique nous permet d’accélérer vers notre prochain objectif : une première levée de fonds de dizaines de millions d’euros au premier trimestre 2023 », explique Pascal Richard. 

Née en mars 2022 à Roche-la-Molière (Loire), la start-up voit grand et ambitionne de créer l’une des plus grandes « giga-factory » européennes de panneaux solaires en 2030. Cette usine devrait être capable de produire l’équivalent annuel de 20 gigawatts en panneaux solaires, soit près de la moitié de la puissance installée en Europe en 2021. Elle devrait générer un total de 10’000 emplois.

5 à 6 milliards d’euros à réunir au total

« Pour y parvenir, il nous faut réunir 5 à 6 milliards d’euros au total, ce qui est colossal », ajoute le président de Carbon, qui a fait toute sa carrière dans le photovoltaïque, notament à la tête de l’allemand SMA-Solar. En dehors de ses actionnaires, la start-up devrait pouvoir compter sur des soutiens financiers publics de la France et de l’Europe, ainsi que sur des levées en dette bancaire. Par ailleurs, Carbon envisage de postuler au troisième appel à projets du Fonds d’innovation européen, dont a déjà bénéficié Enel.

La première étape pour Carbon sera l’ouverture d’un premier site pilote de 300 mégawatts fin 2023, qui abritera également une école et un centre de recherche appliquée dans le domaine du photovoltaïque. Puis, la start-up devrait mettre en place en 2025 une unité industrielle capable de produire 5 GW ; celle-ci devrait générer 3000 emplois.

Carbon ambitionne ainsi de remettre la France au centre du marché solaire mondial. Or, à ce jour, neuf des dix premiers fabricants dans ce secteur sont chinois ou sud-coréens. C’est donc un sacré défi que s’est lancé la start-up : « C’est la raison pour laquelle il faut jouer sur nos atouts. En Europe, nous avons les meilleurs cerveaux pour innover sur cette technologie » explique Pascal Richard. 

Selon lui, il existe de nombreux producteurs de silicium de grade électronique, une ressource disponible partout sur Terre. Donc il est moins cher de produire des panneaux solaires ici qu’en Chine. « On peut saisir cette nouvelle fenêtre. » affirme-t-il ainsi aux Echos.

Le président de Carbon n’est cependant pas dupe. « Nous subissons et subirons encore quelques temps une énorme dépendance avec la Chine. Récupérer nos savoir-faire prendra de longues années, qui plus est, dans un contexte critique. »

Carbon n’est pas le seul à miser sur ce secteur. Le fabricant de panneaux solaires Voltec Solar s’est récemment associé à l’Institut photovoltaïque d’Ile-de-France pour envisager la construction d’une giga-factory de panneaux photovoltaïques. D’une capacité de 5 GW, elle devrait démarrer sa production en 2030.

Sources : hellocarbo.com – leprogres.fr

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