Deux véhicules, une citadine et une GT sportive, sont apparues au catalogue du prestigieux constructeur, qui innove ainsi de manière radicale et se tourne résolument vers l’avenir. Car les véhicules électriques, qu’ils soient hybrides ou fonctionnant uniquement sur batterie, représentent l’image d’une automobile propre et responsable. A tel point que de nombreux constructeurs se penchent sur la question et proposent leurs modèles, souvent à vocation citadine. La gamme « i » constitue donc la réponse de BMW à la concurrence : un pari risqué, puisque la marque bavaroise se doit, pour être en conformité avec son image, de proposer des véhicules à la qualité irréprochable.
Première voiture électrique du constructeur, le modèle i3 est disponible en concession depuis le début de l’année. Petite citadine luxueuse, ses caractéristiques la placent dans une catégorie haut-de-gamme jusqu’alors assez peu représentée sur ce segment. De faible gabarit (avec ses 3,99 mètres de long, la i3 est plus petite qu’une Clio), les inconditionnels de la marque seront surpris de découvrir à quel point BMW joue la carte écologique jusque dans les moindres détails. Ainsi, les plastiques intérieurs sont tous issus de matière recyclée, et les revêtements sont réalisés en fibre de jute. En option, l’acquéreur fortuné pourra profiter de finitions en bois d’eucalyptus et de cuirs traités avec des substances naturelles. De son côté, le moteur, 100% électrique et placé à l’arrière du véhicule, atteint tout de même 170 chevaux, assez pour offrir de surprenantes accélérations. L’autonomie, critère de première importance sur un modèle électrique, dépendra bien-sûr du type de conduite adoptée : en faisant preuve de souplesse, les 120 kilomètres pourront être atteints, avant d’avoir besoin de charger les batteries. Temps nécessaire sur une prise standard : entre huit et dix heures. Sur une prise publique à fort débit, ce temps est réduit à une heure.
Pour pallier à ce problème d’autonomie propre à ce type de véhicule, BMW propose de rajouter en option un petit moteur à essence additionnel, qui génèrera du courant rechargeant les batteries et permettra de profiter d’une autonomie de 300 km. Prix de cette option : 5 000 euros. Car c’est bien là le principal reproche fait à cette néanmoins réussie i3 : à son prix de 28 990 euros, en prenant en compte le super bonus écologique en vigueur, se rajoutent des options au tarif souvent prohibitif. D’autant plus que ce véhicule se positionne sur le segment de seconde, voire troisième voiture au sein d’un foyer.
Une sportive électrisante
Présentée au Salon de Francfort en septembre 2009, annoncée pour le deuxième semestre 2014, la BMW i8, véhicule hybride développant 362 chevaux, ne consommera que 2,1l/100 km[i]. Design futuriste ravageur, portes papillon, électronique omniprésent, cette bombe est capable d’atteindre les 100 km/h en à peine 4,4 secondes. Par cette sportivité, BMW parvient à rester fidèle à son image, tout en révolutionnant la vision du véhicule sportif propre. Les journalistes spécialisés, triés sur le volet, qui ont été autorisés à tester le bolide, relèvent le confort offert aux passagers avant (tandis que les banquettes arrières ne pourront accueillir que des bagages ou des enfants), le rapport puissance/consommation, et le design captivant. Seuls deux éléments viennent ternir quelque peu l’enthousiasme : une nette tendance au sous-virage, et, surtout, le prix du véhicule. En déduisant le bonus écologique, la version de base de cette BMW i8 coûtera 122 700 euros, et le rajout d’options contribuera à pimenter un peu plus l’addition.
La stratégie de BMW doit-elle être remise en question ?
En proposant sa nouvelle gamme « i », BMW entend se réserver une place dans le secteur de plus en plus concurrentiel des voitures électriques. Si les véhicules sportifs demeurent pour le moment sous représentés, il n’en va pas de même pour les citadines, ni même pour les berlines luxueuses. Le constructeur américain Tesla s’est même spécialisé sur le secteur haut de gamme. A l’opposé, des marques françaises, telles que Renault avec sa Zoe, investissent la catégorie des petites voitures urbaines.
En l’espace de quelques années, le marché de la voiture électrique s’est largement étoffé et les modèles se comptent par dizaines. Jusqu’à présent, cette offre servait surtout de vitrine à des constructeurs soucieux de leur image, alors que les couts en recherche et développement nécessitent de fortes sommes. Ainsi, pour sa gamme « i », BMW a réalisé un investissement de 400 millions d’euros, et misait sur 100 000 ventes de i3 par an, et 10 000 de i8. Mais le secteur s’avère maintenant beaucoup plus prometteur. Lorsque ces deux modèles ont été élaborés, l’objectif était clairement d’atteindre un marché américain en forte croissance, aidé en cela par de nouvelles aides fédérales.
En 2014, c’est aux Etats-Unis que les véhicules électriques ou hybrides ont le plus de succès, avec 174 000 unités en circulation, suivi par le Japon, la Chine, et la France (qui compte 40 000 unités en circulation, contre seulement 17 500 en Allemagne). Mais les bons chiffres du premier trimestre prouvent qu’une BMW électrique a aussi sa place sur le marché européen : 2 022 exemplaires de la i3 ont été écoulés sur le continent, la classant en quatrième position des ventes de voitures électriques. A tel point que l’usine de Leipzig, qui produit la gamme « i », a vu sa production augmenter pour faire face à la demande. Sachant que le marché des véhicules électriques double chaque année, BMW est d’ores et déjà en passe de remporter son pari. Une initiative couronnée de succès pour le constructeur allemand, numéro un mondial du haut de gamme, et dont les bénéfices nets, en hausse de 4,5% par rapport à 2012, ont atteint en 2013 la somme de 5,34 milliards d’euros.
[i] selon les spécifications du constructeur.
Août 29, 2014 - 11:13 PM
Les voitures de l’avenir arrivent. Quand des marques comme BMW s’y mettent, cela veut dire que la production de masse n’est plus très loin.