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Bangalore, une Silicon Valley indienne en plein essor

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La ville indienne de Bangalore s’impose depuis les années 1990 comme un pôle majeur de recherche et de production de haute technologie au point d’être considérée comme la « Silicon Valley indienne ». Mais a-t-elle vraiment le potentiel pour rivaliser avec la Californie ?

L’Inde, avec ses 1,28 milliards d’habitants, est le deuxième pays le plus peuplé du monde, et jouit d’une population très jeune qui lui confère un potentiel de croissance énorme. Ce pays attire les investissements mondiaux par sa politique économique attractive, ouverte à l’étranger et de plus en plus modernisée. Si les villes de Gurgaon ou Chennai comptent entre 200 et 300 startups chacune et s’imposent elles aussi comme des places fortes de l’entrepreneuriat indien, la ville de Bangalore reste la plus attractive depuis les années 1990. L’Inde peut se vanter d’être premier exportateur mondial de services informatiques aux entreprises principalement grâce à Bangalore.

Bangalore, celle qu’on nomme la « petite sœur de la Silicon Valley », est la capitale du Karnataka, au sud-est de l’Inde. Cette métropole, dont la population excède désormais 10 millions d’habitants, rapidement devenue un secteur des hautes technologies, est considérée comme la capitale indienne de l’informatique. Bangalore s’imprègne du modèle californien de la Silicon Valley, le célébrissime grand pôle de recherche et de production de haute technologie américain. Aujourd’hui, elle réunit sur plusieurs dizaines de kilomètres des universités et de nombreuses sociétés, ce qui fait d’elle le quatrième pôle technologique mondial.

Bangalore c’est un pôle technologique en plein essor depuis trente ans

Deux grandes entreprises indiennes, Infosys et Wipro, ont été créées en 1980 et ont installé leur siège social dans les parcs technologiques de Bangalore. Infosys, le leader indien des prestations de service informatique, compte désormais plus de 155 000 salariés et un chiffre d’affaires annuel de 5,2 milliards de dollars. De son côté, Wipro emploie 135 000 salariés avec un chiffre d’affaires de 4,2 milliards de dollars. Avec Tata Consultancy, ces entreprises constituent les trois géants informatiques du pays. La région a pris de plus en plus d’importance et d’autres entreprises s’y sont progressivement établies.

C’est dans les années 1990 que tout s’accélère et que Bangalore s’inscrit dans une nouvelle dynamique. La première société occidentale à s’y installer en 1985 est Texas Instruments. Cette société a été rapidement rejointe par d’autres multinationales, comme Microsoft qui y a installé le Microsoft Technology Center (pôle de recherche et développement) depuis 2005. Désormais, on y trouve également les filiales locales de Google, Yahoo !, Amazon, Dell, IBM… Au total, Bangalore compte plus de 700 centres de recherche et développement.

L’émergence d’un centre d’investissement

Bangalore attire dorénavant les startups. D’après une étude publiée en 2012, 35% des entreprises indiennes considèrent Bangalore comme l’endroit idéal pour créer sa société. Près de 500 startups se sont lancées dans cette ville qui s’impose véritablement comme un centre d’investissement pour les « jeunes pousses ».

Bangalore n’est pas exempt d’avantages pour les entrepreneurs. L’absence de taxes et de TVA n’est pas des moindres, mais l’attrait principal reste la main d’œuvre anglophone peu coûteuse et hautement qualifiée. Chaque année, des milliers d’ingénieurs informaticiens sont formés par les universités de la région. Le niveau de vie est, pour tous les jeunes entrepreneurs, plus appréciable en Inde que dans les pays occidentaux. De plus, la compétition y étant moins féroce, il est plus facile de s’y faire une place. S’y établir est ainsi une opportunité à saisir. C’est ce qu’ont fait certaines sociétés françaises installées à Bangalore, comme Delmia, filiale de Dassault, Valtech ou Snecma. Même si, d’après l’indicateur Doing Business en 2014, l’Inde reste 158e sur 189 pays en 2014 en terme de création d’entreprise, Bangalore a su tirer son épingle du jeu.

Les parcs technologiques modernes émergent aux côtés des bidonvilles

Au sein de Bangalore, l’esprit entrepreneurial est bien présent. Pour beaucoup, l’idée de développer une startup à l’étranger peut être séduisante. L’Inde est un pays émergent, il s’y dessine un marché d’avenir dans les prochaines décennies, surtout dans le secteur des nouvelles technologies.

Mais attention ! Malgré l’attrait que représente Bangalore, les conditions de vie restent difficiles en Inde : les nombreux embouteillages et les coupures de courant très fréquentes freinent les entrepreneurs dans leurs projets. Le fléau indien demeure aussi la misère omniprésente et les inégalités sociales : un tiers de la population vit encore sous le seuil de pauvreté. Et dans cette Silicon Valley indienne, les parcs technologiques modernes émergent aux côtés des bidonvilles.

Des points noirs qui pèsent dans la balance. Et si, au fil des années, Bangalore apparaît comme une rivale en puissance de la Silicon Valley, la Californienne reste intouchable au regard des 25 000 entreprises technologiques qu’elle rassemble. Le modèle américain n’est donc pas rattrapé mais la ville de Bangalore a le potentiel pour s’affirmer comme une concurrente sérieuse. Namaste Bangalore !

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