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Faraday Future transformera-t-elle l’essai ?

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1000 chevaux, quatre moteurs, une vitesse de pointe atteignant les 320 km/h, et un 0 à 100 en moins de 3 secondes ; le concept-car FFZero 1, de la firme Faraday Future, frappe les esprits par ses performances hors-normes pour un véhicule tout électrique. La présentation du prototype au CES aura d’ailleurs fait couler beaucoup d’encre. Qui se cache en effet derrière ce mystérieux constructeur, capable de se payer une usine à 1,4 milliards de dollars et de débaucher ingénieurs et designers venant de chez Tesla ou BMW ?

« Penser le véhicule du futur »

La firme, créée il y a à peine un an et demi, compte déjà 750 employés et espère commercialiser ses premiers véhicules en 2018. Au cours de la présentation de la FFZero 1 à Las Vegas, Nick Sampson, le vice-président de la compagnie, a révélé les clés de la stratégie de Faraday Future, qui tient en un mot : VPA, pour « Variable Platform Architecture ». La recette du succès, selon Nick Sampson, résiderait dans la production d’un seul et unique châssis, permettant d’accueillir, selon les besoins des clients, de un à quatre moteurs, de paramétrer le nombre de places assises, ainsi que la carrosserie, déclinable en version sportive, limousine ou même pick-up. Cette modularité permettrait d’optimiser les chaines de montage tout en offrant aux consommateurs la possibilité de personnaliser leur véhicule jusque dans les moindres détails.

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Une usine ultra-moderne

Le constructeur a récemment annoncé l’acquisition d’un terrain de 278 000 mètres carrés, sur lequel sera construite une usine embauchant 4 500 employés. L’énorme bâtiment, situé à quelques encablures au nord de Las Vegas, sera destiné à l’assemblage des véhicules, qui seront estampillés « made in USA ». Les fonds nécessaires à la réalisation de ce projet ont d’ores et déjà été débloqués, ce qui n’a pas manqué de provoquer une avalanche de commentaires. Comment la toute jeune marque aurait-elle pu trouver avec autant de facilité les 1,4 milliards de dollars prévus pour la construction ? Le fait qu’Apple ait annoncé son intérêt pour la réalisation d’un véhicule électrique a un certain temps fait penser que la firme à la pomme se cachait derrière Faraday Future. Mais cette rumeur a été démentie et la lumière a été faite sur le principal bailleur de fonds, Jia Yueting, qui a fait fortune en Chine en créant le groupe LeTV[i], un équivalent de Netflix.

Des talents et des capitaux

Pourtant, une aura de mystère continue de planer sur le constructeur, qui a établi son quartier général en Californie, et dont les principaux capitaux proviennent d’un magnat chinois. L’aisance financière de l’entreprise n’est pas l’unique objet des nombreux commentaires suscités par la marque : à la débauche de dollars se rajoute celle de talents du monde de l’auto officiant dans les rangs du constructeur. Des transfuges de Tesla occupent les principaux postes décisionnels, et le design est assuré par le créateur des concepts i3 et i8 de BMW. Nombre d’ingénieurs viennent quant à eux de GM ou de Ford.

Il est donc normal qu’une firme jeune, semblant sortie de nulle part, aux capitaux et aux ambitions colossales, et dont l’organigramme et le financement n’ont été dévoilés que tardivement, provoque une série de commentaires allant des plus perspicaces aux plus fantaisistes. Mais à mesure que se précisent les stratégies de la marque, d’autres questions restent en suspens concernant la réalisation de ses ambitions.

La technologie avant l’automobile

Avoir choisi le CES de Las Vegas, grand-messe annuelle des produits technologiques, pour dévoiler sa FFZero 1 révèle clairement les intentions de Faraday Future : s’intéresser autant, voire plus, à la technologie qu’aux véhicules en tant que tel. C’est du moins ce que certains observateurs reprochent à la firme, dont la présentation a été jugée décevante. Les promesses techniques du constructeur, pour alléchantes qu’elles soient, restent pour le moment toutes virtuelles, et les roues de la FFZero 1 n’ont toujours pas tourné. La marque devra donc concrétiser ses annonces, ainsi que trouver un modèle économique viable. Tesla, qui a été créé en 2003, ne compte pas, malgré l’excellence de ses produits, réaliser de bénéfices avant 2020.

[i] Abréviation de Leshi Internet Information & Technology.

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