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Serge Kampf : un visionnaire passionné de rugby

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Serge Kampf, fondateur et patron emblématique du groupe Capgemini, s’est éteint à l’âge de quatre-vingt-un ans dans sa ville natale de Grenoble. Créée en 1967 dans un deux-pièces grenoblois, Capgemini est devenue le leader français des services informatiques ainsi que le numéro six mondial du secteur avec 12,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2016. Serge Kampf est par ailleurs célèbre pour avoir été l’un des grands mécènes du rugby français.

Né le 13 octobre 1934 à Grenoble, Serge Kampf est titulaire d’une double licence de droit et d’économie. Il débute sa carrière professionnelle en 1960 à la direction générale des Télécommunications à Paris après avoir échoué à l’ENA. De cet échec, Serge Kampf gardera cette volonté de toujours faire mieux que ses collègues issus des grandes écoles.

Il quitte ensuite Paris pour rejoindre sa ville natale où il devient ingénieur puis directeur chez Bull, une société spécialisée dans l’informatique professionnelle.

Un entrepreneur visionnaire

Les changements technologiques et culturels de l’époque marquent profondément Serge Kampf qui comprend rapidement l’importance de l’informatique pour les années à venir. En effet, nous sommes en 1967, les émissions de télévision sont en couleur pour la première fois en France et la ville de Grenoble s’apprête à recevoir les Jeux olympiques d’hiver. Visionnaire, Serge Kampf démissionne du groupe Bull et décide, avec trois anciens collaborateurs, de créer la société Sogeti, spécialisée dans l’assistance technique informatique.

En 1975, Sogeti fait l’acquisition de CAP et Gemini Computer Systems, deux sociétés de services informatiques, pour donner naissance au groupe Cap Gemini Sogeti (CGS) devenant le leader européen en étant présent dans 21 pays. Le groupe entre au CAC 40 en 1988.

Capgemini, un groupe présent dans plus de 40 pays

Le groupe poursuit son expansion grâce à une série d’acquisitions stratégiques en Amérique, en Inde et en Europe et notamment l’accès au marché américain avec l’acquisition d’Ernst & Young Consulting en 2000. Au fil des acquisitions, Capgemini est devenu un des leaders mondiaux dans le secteur du conseil, des services informatiques et de l’infogérance, présent dans plus de 40 pays avec près de 190.000 collaborateurs.

En 2002, Serge Kampf confie les fonctions de directeur général de Capgemini à Paul Hermelin avant de lui céder la présidence en 2012 après avoir occupé ce poste pendant 45 ans. Toutefois, l’ancien patron occupera les fonctions de vice-président du conseil d’administration et président d’honneur de Capgemini et restera très impliqué dans la vie et la stratégie du groupe jusqu’à sa disparition.

Pour les 50 ans du groupe et en hommage à son fondateur, Capgemini a lancé en janvier dernier le  « prix Serge Kampf » qui récompense l’excellence dans l’innovation et l’entrepreneuriat à travers le monde. Les cinq start-up lauréates se verront offrir un financement à hauteur de 50.000 $, et auront l’opportunité de bénéficier de l’expertise de Capgemini et devenir partenaires du groupe.

Serge Kampf mécène du rugby français

Le décès de Serge Kampf affecte aussi le monde du rugby. Passionné de ballon ovale, l’entrepreneur se serait inspiré des valeurs de ce sport pour construire celles du groupe. Il a été l’un des grands mécènes du rugby, soutenant notamment les clubs de Biarritz et Grenoble ainsi que la sélection internationale des Barbarians. Une tribune du stade Aguiléra à Biarritz porte d’ailleurs son nom.

Il a également aidé financièrement d’autres clubs comme Bourgoin, Auch et Lourdes mais aussi de nombreux joueurs en difficulté ou cherchant une aide quelconque. Des interventions qui se sont toujours faites dans la plus grande discrétion et sans rien demander en retour. En 1991, il met fin aux tensions qui opposent les rugbymen et la Fédération française de rugby en payant les primes de match de la Coupe du monde.

Pour ses 80 ans en 2014, Serge Kampf avait invité pendant cinq jours, tous frais payés, 400 amis dont de nombreux rugbymen à Rio de Janeiro au Brésil, une façon personnelle de faire ses adieux.

Bâtisseur, visionnaire, leader exigeant, Serge Kampf était aussi un homme discret et généreux, amoureux fou du rugby dont il s’était inspiré des valeurs pour construire celles de son groupe.

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