pharmacie 2.0

La pharmacie 2.0 au chevet des laboratoires

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L’ère digitale amène les filières de le domaine de la santé, du bien-être, de la prévention et du médicament à converger vers le numérique. Voilà qui demande aux laboratoires pharmaceutiques de relever un de leurs plus grands défis : s’y adapter.

À l’heure de la médecine personnalisée et de la santé connectée, les laboratoires pharmaceutiques sont confrontés à une réelle révolution au sein de leur industrie. Freinés par leurs cadres réglementaires ou encore leurs absence de cadre interne, les géants de la pharmacie peinent pourtant à s’adapter à cette transformation digitale.

Dans son étude annuelle des médecins connectés, la société Vidal, consacrée à l’information sur les produits de santé et la sécurisation de la prescription, observe que les médecins utilisent de plus en plus leurs smartphones pour établir leurs prescriptions ou les aider à établir un diagnostic plus précis. La moitié d’entre eux souhaiteraient d’ailleurs pouvoir avoir une application leur permettant d’accéder à leurs logiciels médicaux. Les laboratoires doivent donc s’adapter à cette nouvelle pratique de la médecine.

Les laboratoires ferment la marche

La pharmacie figure aujourd’hui parmi les secteurs les moins digitalisés, avec seulement 7% d’entreprises qualifiées. Souvent concentrées sur les seules fonctions de marketing et vente en ligne, les entreprises françaises qui digitalisent leurs services en gardent une vision « Outil » et non « Suivi ». Ainsi, des sites Internet spécialisés et de nombreuses applications voient le jour, qui omettent la possibilité de rester connecter avec un client ou un patient mais également sans que ces « outils » soient complémentaires et cohérents les uns avec les autres. C’est l’une des raisons principales de l’échec de la digitalisation des laboratoires.

Certaines initiatives voient pourtant le jour. C’est le cas des « Living Labs », qui proposent de fédérer les données des secteurs de la recherche universitaire et des professionnels de la santé (entreprises et cliniques notamment) pour créer des services sur les biomarqueurs et les données massives. Les Living Labs se multiplient avec des parrains de renom tels que Sanofi, Abbvie, GSK, Lilly et Novartis. Ils permettent de faire travailler ensemble offreurs, utilisateurs et financeurs sur un problème afin d’identifier la solution la plus à même de respecter les contraintes de chacun.

Ce partage de compétences demande en réalité plus qu’une structure ; il demande à chaque corps de métier de repenser sa mission et de partager son savoir-faire. C’est une tâche compliquée pour les professionnels du monde discret et secret de la pharmacie. Cela demande, en outre, de revoir les règlements internes stricts et de s’interroger sur le partage de données de la santé et de formules de médicaments.

Changement de stratégie

De peur d’être rattrapés par les entreprises informatiques elles-mêmes, les grands laboratoires doivent donc rapidement changer de stratégie de développement. En effet, Google, Apple ou Microsoft n’ont pas attendu pour développer des applications personnalisées reposant sur des données de santé ou du bien-être. Ainsi, Apple a-t-il lancé « AppleHealthKit », Google « GoogleFit » et Microsoft « Microsoft HealthVault », qui permettre d’exploiter leurs flux numériques pour formater les données de la santé.

Les grands laboratoires pharmaceutiques doivent mener une transformation digitale radicale pour mieux connaitre l’impact du numérique sur l’organisation des soins et les opportunités offertes aux professionnels de la santé. Sans quoi, ce sont les géants de la Silicon Valley qui pourront s’en emparer.

Par exemple, développer l’usage du SMS et de la messagerie permettrait aux professionnels de garder un contact avec leurs patients, Internet et les techniques de communication à distance permettraient également l’accès aux soins à distance pour des patients qui ne peuvent pas de déplacer.

Pour engager efficacement une telle transition vers le digital, les laboratoires doivent se doter de trois atouts. D’abord, capter les données médicales des patients grâce à ces nouvelles technologies de communication. Ensuite, les stocker afin de permettre un suivi et une observation de l’évolution de l’état de santé d’un patient et enfin, la restitution et la mise à disposition de ces données aux professionnels de la santé afin d’avoir un meilleur aperçu de l’état de santé de la planète et contribuer à une meilleure compréhension de l’évolution de l’espèce humaine.

Le défi est de taille car la transformation digitale doit permettre d’avoir des relations très proches et personnalisée avec les patients tout en analysant les besoins médicaux de l’espèce humaine à l’échelle globale.

Même le gouvernement s’y met !

Le 18 juin dernier, le gouvernement français a annoncé qu’il présenterait sa stratégie « e-santé » fin 2015. L’Etat et l’Assurance maladie ont déjà incité les professionnels de la santé à informatiser les dossiers des patients en ville, à l’hôpital, la prescription ou la transmission des résultats d’examens à l’hôpital. Afin d’encourager les hôpitaux à passer au numérique, le gouvernement a également décider d’allouer 400 millions d’euros sur cinq ans pour accompagner cette transitions dans les hôpitaux de France.

Le ministère de la Santé a également décidé de mettre l’accent sur le déploiement de la télémédecine dans l’Hexagone pour permettre la facilitation des consultations et des suivis médicaux ainsi que l’accès aux soins.

En ce qui concerne la maîtrise des données de santé, le gouvernement estime qu’il est également nécessaire de mieux les exploiter et a commissionné un membre du Conseil d’État pour proposer les évolutions possibles et rendre l’accès aux données médicales plus facile, tout en respectant le secret médical.

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  1. Denisa Badova
    Oct 13, 2015 - 12:57 AM

    Nouvelle étonnante qu’un domaine aussi en pointe que les laboratoires pharmaceutique soit en retard sur le numérique. Peut-être que l’e-santé va permettre de mieux gérer les coûts de santé et de permettre une santé plus juste.

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