Jean Liu : la Chinoise qui a dompté Uber

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Jean Liu est sur tous les fronts ! Mère de trois enfants et à la tête de Didi Chuxing, une des plus ambitieuses entreprises Tech, elle a réussi le tour de force de faire plier Uber sur le marché chinois. Elle doit en grande partie ses succès à une approche managériale marquée par l’empathie et la collaboration et à une vision à long terme avisée.

Jean Liu (ou Liu Qing) naît en 1978 dans une famille d’entrepreneurs : son grand-père Liu Gushu était cadre supérieur à la Banque de Chine et son père Liu Chuanzhi est co-fondateur du géant Lenovo. Elle suit les pas de ce dernier et obtient une licence en sciences informatiques de l’université de Pékin en 2000 puis une maitrise à Harvard en 2002.

Directrice chez Goldman Sachs

Pourtant, ce n’est pas dans le domaine des nouvelles technologies qu’elle s’oriente dans un premier temps. Ainsi, elle rejoint Goldman Sachs comme analyste junior. En 2012, Jean Liu est nommée directrice générale pour l’Asie et devient par-là même l’une des plus jeunes directrices dans l’histoire de la banque new-yorkaise. En 2014, elle rejoint Didi Dache, une start-up chinoise proposant via une application mobile un service de véhicules de tourisme avec chauffeur et qui n’a alors que deux ans d’existence.

Jean Liu organise une levée de fonds de 700 millions de dollars pour l’entreprise de VTC et orchestre la fusion avec Kuaidi Dache. En 2015, elle prend la tête d’un nouvel ensemble renommé Didi Chuxing. Le groupe compte rapidement plusieurs dizaines d’utilisateurs réguliers et fait mordre la poussière à Uber, contraint de céder ses activités chinoises à son concurrent.

Un avenir où IA est omniprésente

À l’agressivité de Travis Kalanick, Jean Liu oppose une approche plus collaborative. Pour vaincre Uber, Didi Chuxing a scellé de solides partenariats avec les deux principaux groupes Internet chinois Tencent et Alibaba. C’est avec une approche gagnant-gagnant que le groupe compte se développer hors de ses terres avec des accords avec Ola Cabs, Brazil’s 99 ou Taxify notamment.

Mais Jean Liu dessine l’avenir de son groupe bien au-delà des services de VTC et l’intelligence artificielle y est omniprésente. Ainsi elle imagine un Pékin idéal verdoyant, libéré de ses embouteillages et sans feux de circulation. Dans cette ville intelligente, des véhicules électriques garés dans des parkings extérieurs et viendraient chercher leurs utilisateurs en fonction de leurs besoins grâce à l’application.

Un cancer du sein à 37 ans

Si Jean Liu est convaincue de la force de l’innovation pour changer le monde pour le mieux, elle estime que l’empathie est une qualité tout aussi fondamentale. Cette aspiration à la bienveillance, elle la tire en partie de ses expériences personnelles. Atteinte en 2015 à l’âge de 37 ans d’un cancer du sein, elle revient à son poste après son traitement, plus déterminée que jamais et surtout en paix avec elle-même.

Travailleuse acharnée, décidée et pleine de sang-froid, Jean Liu a fait sienne des paroles de son père qui l’ont profondément marquée et qui pourraient inspirer de nouveaux entrepreneurs : « C’est censé être dur ! Si tu as cette manière de penser alors rien n’est si difficile. C’est censé être dur. Alors tu commences à apprécier et à t’amuser ».

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