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Le vin 2.0 est arrivé

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Depuis 2013, l’agence de marketing SOWINE propose un baromètre annuel scrutant les habitudes des consommateurs de vin. Le cru 2016 de cette étude confirme l’usage grandissant des nouvelles technologies.

Le vin, une boisson complexe

Si la France a perdu son statut de premier pays producteur au profit de l’Italie, le vin constitue toujours une passion française. 30 % des personnes interrogées s’avouent très intéressées par l’univers du vin, un domaine qui demande néanmoins quelques compétences pour être apprécié à sa juste valeur. Plus de la moitié des Français (55 %) se considèrent comme néophytes, 41 % se définissent comme amateurs, et seuls 4 % se déclarent connaisseurs. Plus des deux tiers des participants à l’étude estiment essentiel d’avoir un bagage de connaissances nécessaire pour savourer le vin. Il est utile à cet effet de maîtriser quelques notions liées au terroir, aux cépages ou encore aux procédés de vinification. L’essor de sites Internet et d’applications ayant pour thème le monde du vin modifie profondément la perception du produit auprès de consommateurs de plus en plus connectés.

Le rôle des smartphones et des réseaux sociaux

Il y a encore quelques années, les principales sources d’information pouvant aiguiller le consommateur se trouvaient dans les ouvrages spécialisés. Les guides Hachette, Gault et Millau, Parker et autres sont toujours largement consultés, mais l’émergence de blogs spécialisés, d’applications pour smartphones et de groupes sur les réseaux sociaux constituent de nouvelles références accessibles à tout moment et en tout lieu. 46 % des personnes interrogées se renseignent par le biais des réseaux sociaux, et 25 % publient leurs propres expériences œnologiques.

Les achats s’effectuant sur Internet sont en augmentation en 2016, puisque 34 % des Français ont acheté du vin sur la toile, contre 30 % en 2015. La moitié des consommateurs s’approvisionnent via le site du producteur, par des ventes privées, des boutiques en ligne ou sur les sites de la grande distribution. La peur de la casse et le montant des frais de livraison demeurent les principaux obstacles à la vente sur Internet.

La foire aux applications

33 % des participants à l’étude SOWINE ont installé au moins une application consacrée au vin sur leur smartphone. Des applications aux fonctionnalités de plus en plus étendues : il est ainsi possible, grâce à des sommeliers virtuels, de recevoir instantanément conseils et descriptions aidant à effectuer son choix. Une simple photo de l’étiquette permet d’accéder à des bases de données constituées tant par des amateurs que par des professionnels aguerris. Les recommandations fournies par ces applications ou ces sites dédiés influencent fortement les consommateurs, 21 % d’entre eux ayant acheté un vin suite à des conseils obtenus en ligne.

Cette étude permet de réaliser à quel point la filière viti-vinicole a été impactée par les nouvelles technologies. La connaissance du vin, la manière de l’acheter et de le déguster ont radicalement changé en l’espace d’une décennie. Une évolution qui ne concerne pas seulement le consommateur, mais aussi, au premier plan, le viticulteur.

Agriculture connectée

Les innovations qui touchent le vin ne passent pas seulement par Internet. Introduits en 2013 dans le prestigieux château Pape-Clément, les drones permettent d’analyser en un clin d’œil la totalité d’un vignoble. Tout y passe : le nombre de ceps, leur vitalité par parcelles, leur irrigation… Les robots, eux-aussi, arrivent sur le marché. Se présentant sous la forme de « rovers », comme les robots foulant le sol de Mars, ces concentrés de technologie taillent la vigne et pourront bientôt faire fuir les sangliers et autres nuisibles.

Les puces RFID, quant à elles, permettent de lutter contre les contrefaçons, de suivre une commande ou de gérer les stocks. Enfin, les capteurs de nouvelle génération, disséminés dans les cultures, permettent de détecter les maladies, de déterminer la maturité du raisin ou d’analyser l’ensoleillement du vignoble.

(R)évolution technologique

Des smartphones offrant instantanément une mine de connaissances en matière de vin. Des Français curieux et intéressés par leur patrimoine vinicole. Des viticulteurs à la pointe de la technologie. S’il est encore trop tôt pour employer le terme de « révolution », force est de constater que le secteur du vin est en train de subir un important bouleversement. Les prochaines études de SOWINE devraient logiquement confirmer la poursuite de cette dynamique, notamment en ce qui concerne la vente en ligne et le paiement par mobile. Le consommateur, lui, aura tout à y gagner.

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