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La Tunisie, nouveau berceau du jeu vidéo ?

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En 2012, une équipe d’étudiants réalise son rêve, celui de créer la première entreprise de jeux vidéo en Tunisie. Il s’agissait là d’un grand projet compte tenu du contexte culturel et des contraintes techniques dans le pays, mais à force d’espoir et de motivation, le projet a vu le jour.

Une équipe jeune et motivée

A la genèse du projet, on retrouve Walid Sultan Midani, ingénieur de formation et entrepreneur dans l’âme. Ce féru de jeux vidéo a commencé par organiser, chaque année de 2004 à 2008, la Coupe de Tunisie des jeux vidéo. Pour aller plus loin encore, il pense ensuite à la création de son entreprise pendant deux ans, puis décide finalement de lever les fonds et de procéder à la création en 2012.

Au fur et à mesure, une équipe pour le moins dynamique se constitue, composée de développeurs, de dessinateurs et de graphistes, tous de grands passionnés de jeux vidéo. Cinq au départ, puis onze à présent, l’effectif est amené à se développer encore et encore.

Des difficultés à surmonter

En Tunisie, il n’existe pas d’école ou de programme de formation enseignant le graphisme de jeux vidéo. Le domaine était complètement inconnu au moment de la création de Digital Mania, le fondateur Walid tout comme ses coéquipiers ont donc appris de manière autodidacte via des tutoriels et des vidéos sur YouTube.

Au-delà de l’apprentissage, la contrainte a également été de financer le projet. Occupant aujourd’hui une petite maison avec jardin dans le quartier d’affaires des Berges du Lac aux alentours de Tunis, l’entreprise était au départ installée dans une pièce empruntée à l’entreprise du père de Walid. Cette période de lancement a duré deux ans, pendant laquelle l’équipe faisait preuve d’humour en adoptant le slogan « In Video Games We Trust » (« Nous faisons confiance aux jeux vidéo »).

Les « padawans », comme ils aiment s’appeler, lancent ensuite leur premier jeu vidéo, « Toys Truck », qui a connu un franc succès. Mais cela ne suffisait pas à faire vivre l’entreprise, alors l’équipe fournissait en parallèle des services tels que la création de sites Internet, ou encore des applications pour d’autres sociétés.

Digital Mania veut rester 100% tunisien

Ce n’est qu’en 2011 que Digital Mania a officiellement vu le jour.  Et, rapidement, la start-up a compris qu’elle devait s’agrandir à l’étranger en raison de la faiblesse du domaine digital en Tunisie. Elle vise tout d’abord Londres, dans le but de gagner en compétence et d’accéder à une reconnaissance mondiale. Pour autant, l’entreprise souhaite conserver son identité et rester 100% tunisienne.

digital mania defendoor« Defendoor », le premier jeu développé par Digital Mania fait en effet la promotion de la culture tunisienne en usant des clichés locaux. Le jeu connaît un certain succès, mais encore bien trop faible pour satisfaire l’équipe, surtout financièrement parlant. L’équipe redouble donc d’efforts, et plusieurs sociétés dans le monde  les sollicitent pour créer des jeux. Au bout de quelques années, l’entreprise peut se vanter de la création de plus de 30 jeux revendus à des studios et entreprises extérieures.

Une ambition sans limites

Digital Mania ne compte pas en rester là. « On vise une reconnaissance mondiale », affirme le fondateur. L’objectif est désormais de multiplier les projets propres de l’entreprise. Après avoir produit de nombreux jeux pour des sociétés extérieures, Digital Mania veut renforcer son identité dans le domaine. « Malla J3alla » est une des créations personnelles de l’entreprise. On y retrouve d’ailleurs la volonté de transmettre la culture tunisienne puisque le jeu, développé en partenariat avec l’association Tunisia for all, a pour intérêt de sensibiliser contre la corruption dans le pays. Également, « Boga Bubbles », « Funky Shooter » ou encore « Koukou Tropico » sont des jeux de Digital Mania.

Grâce à une ambition et une motivation sans limites, l’équipe Digital Mania a atteint son but, elle se distingue comme une entreprise de jeux vidéo à part entière dans le domaine digital.

La start-up, d’abord sous-traitante, possède donc désormais plusieurs lui appartenant complètement. Sa valorisation s’élève aujourd’hui à 1,5 million de dollars, c’est donc un franc succès pour cette entreprise tunisienne qui a eu le courage de s’implanter dans un milieu encore inconnu dans son pays.

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