A la fin du mois de novembre se clôturait la procédure d’appel d’offre lancée par le gouvernement japonais pour la construction de l’ordinateur le plus puissant au monde dont la capacité de calcul sera largement supérieure aux machines qui existent aujourd’hui.
Dans le but d’offrir une plateforme à ses chercheurs pour le développement de technologies dans la robotique, de voitures sans chauffeurs ou encore de diagnostics médicaux, le ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie a annoncé allouer un budget de 19,5 milliards de yen (soit 163 millions d’euros) à ce projet qui n’avait encore jamais été évoqué jusqu’ici.
Le superordinateur, intitulé Artificial Intelligence Bridging Cloud (AIBC), devrait être terminé d’ici la fin de l’année prochaine et sera construit sur le campus Kashiwa de l’université de Tokyo, à quelques 40 kilomètres de la capitale.
Intelligence artificielle et deep learning
Les ingénieurs japonais se verront donc confier la tache de construire une machine ultra puissante, capable d’atteindre les 130 quadrillions de calculs par seconde (soit une puissance de 130 pétaflops).
Cette capacité de traitement de données devrait permettre d’accélérer les percées dans le domaine de l’intelligence artificielle tel que le « deep learning » : des technologies fonctionnant grâce à des algorithmes imitant l’activité du cerveau humain. Les récents accomplissements dans ce domaine incluent le programme AlphaGo de Google qui a, en mars dernier, réussi à battre le champion sud-coréen Lee Seedol à un jeu de Go.
Grâce à cette puissance de calculs, le gouvernement japonais espère que le superordinateur permettra aussi de développer des voitures autonomes capables d’analyser d’énormes quantités de données visuelles sur le trafic, d’accélérer l’automation dans les usines, mais aussi de pousser les avancées dans le domaine médical.
Au delà de la puissance et la rapidité de calcul, le Japon veut également contrôler la consommation électrique de son superordinateur en la limitant à 3 mégawatts. Un objectif bien ambitieux quand on sait que le superordinateur japonais le plus puissant actuellement, le Oakforest-PACS, consomme 3 mégawatts pour un dixième de cette performance.
Dépasser la Chine
Avec son ordinateur Sunway Taihulight, c’est la Chine qui détient aujourd’hui la machine la plus puissante du monde avec un maximum de traitement de 93 pétaflops, potentiellement largement dépassés par les 130 pétaflops du nouveau superordinateur japonais.
Le projet s’inscrit ainsi dans une perspective plus globale. Les années où le Japon était le leader mondial des nouvelles technologies sont loin, éclipsées par la rude concurrence de ses voisins chinois et sud-coréens. Avec l’annonce de ce projet ambitieux, le Japon espère de nouveau se hisser en tête des avancées technologiques mondiales et redorer son image.
Se passer des services de Google ou Microsoft
Le gouvernement a annoncé que les compagnies japonaises, les start-up et les universités pourront acheter du temps d’utilisation sur le superordinateur. Cela permettra aux utilisateurs existants de se passer des services de compagnies américaines telles que Google ou Microsoft pour le traitement et l’analyse de données.
Il y a peu de chances pour que la Chine se laisse prendre la place de leader mondial aussi facilement, et il sera donc sans aucun doute intéressant de suivre le développement du projet et la compétition qu’il va créer pendant les années à venir.
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