Science et technique au service de l’homme, d’un homme « augmenté ». Tel est le crédo de la communauté scientifique. Dans le sillon de la quête d’immortalité, nous allons vivre une épopée nouvelle, celle d’un futur à portée de main.
Selon une enquête réalisée par le CREDOC (1) en juin 2014, 58 % des Français considèrent que la médecine doit améliorer les capacités physiques et mentales d’une personne en bonne santé sans se limiter à en soigner les maladies. De même, près d’un Français sur deux estime que ces progrès doivent aider à repousser les limites de la mort.
D’ores et déjà, les technologies offrent un ensemble de solutions issues des progrès de la recherche scientifique. La médecine régénérative, par exemple, qui, grâce aux cellules souches, permet de réparer une lésion ou un organe malade. Ainsi, les cellules abîmées sont remplacées par des cellules saines et il est possible, aujourd’hui, de « recréer » un foie entier avec cette technologie.
La génétique n’est pas de reste, bien au contraire, ainsi, de récentes études ont démontré qu’il était possible de « reprogrammer » des cellules et de stopper le vieillissement de la peau.
Un homme bionique connecté
Pour l’homme blessé, des prothèses artificielles connectées au cerveau remplaceront les membres défectueux. La vue aussi bénéficiera de la science bionique qui permettra de compenser les carences de la rétine par des signaux électriques. L’homme aura à sa disposition tout un arsenal pour l’aider à maîtriser son quotidien, à surveiller, à anticiper. Bracelets, applications Smartphone, un panel d’objets connectés mettront nos vies en éveil vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Anticiper, prévenir. Justement, ce que nous révèlent les dernières recherches sur l’alimentation, a de quoi nous faire réfléchir. D’autres études ont démontré qu’il nous fallait revenir au bon sens et nous encourage à (re)découvrir la restriction calorique – en d’autres termes, le régime – qui permet d’augmenter l’espérance de vie. Des chercheurs étudient la mise au point de médicaments limitant les effets d’un régime.
Science-fiction, anticipation ? Réalité !
Nanorobots, cœur et sang artificiels. Sous ces quelques vocables, ce sont des prouesses technologiques qui préfigurent l’homme de demain. Fini les lourdes interventions chirurgicales pour nettoyer une artère obstruée, des nanorobots seront capables de faire le travail, de réparer, de délivrer des médicaments avec une précision jamais atteinte.
Nous avons tous en tête cet homme greffé d’un cœur artificiel qui n’a survécu que 74 jours avec cet « outil » 100 % artificiel. La société Carmat, qui a réalisé la première greffe, rappelle que ce sont 20 millions d’individus, en Europe et aux Etats-Unis, qui sont concernés par les problèmes d’insuffisance cardiaque. Tout récemment, la biotech Carmat a annoncé la poursuite du recrutement pour deux autres patients.
Autre enjeu planétaire scientifique : créer un substitut sanguin. La Wellcome Trust, une fondation britannique, est à l’origine de la fabrication de globules rouges universel (type O). Des tests sont prévus pour 2016.
Docteur Google
Un nouveau marché s’ouvre donc et Google ne souhaite pas y échapper. Comment? Le géant américain semble avoir pour exemple ce médecin chinois des temps anciens, qui se faisait payer que si ces patients étaient en bonne santé. Celui-ci prodiguait des conseils de vie et d’hygiène, alors le client pouvait anticiper et éviter la maladie. C’est, en quelque sorte, ce que ce moteur de recherche, cette entreprise, souhaite développer. Son objectif : anticiper pour rallonger l’espérance de vie d’une vingtaine d’année d’ici 2035, et combattre le vieillissement.
Docteur Google analysera votre ADN tout au long de votre parcours ici-bas. Pour cela il suffira d’ingurgiter un petit comprimé bourré de nanoparticules, qui enverront des signaux à une source connectée. Les données récoltées, analysées, permettront de déceler les prémices d’un risque (cancer, AVS, crise cardiaque). Un marché prometteur mais il lui faudra convaincre. En particulier, sur les enjeux éthiques d’une telle recherche.
En attendant, le stockage
Cet homme augmenté, à l’abri des déboires, commence juste à voir le jour. Malgré les découvertes et les progrès vertigineux qui se succèdent, certains de nos congénères souhaiteront mettre à l’abri soit leur corps ou alors faire de leur intelligence un ensemble de données stockées.
Stockage de toute l’activité intellectuelle sur disque dur et création d’un binôme virtuel capable d’exister éternellement, c’est ce que proposent déjà des entreprises. Grâce au stockage de conscience, nous pourrons continuer à dialoguer avec nos descendants à défaut de pouvoir les rencontrer physiquement.
Et si nous préférons la salle d’attente, en attendant que les progrès nous permettent de continuer la route, nous opterons alors pour la congélation. En 1969, Edouard Molinaro, sort un film, « Hibernatus », interprété par Louis de Funès. Savait-il, qu’un demi-siècle après, cette technologie appelée cryonie, serait d’actualité ? Déjà, aux Etats-Unis, des sociétés proposent des solutions de stockage associées à des assurances-vie.
Rien n’empêchera cet homme nouveau de voir le jour, science et technique au service d’un homme en quête d’éternel, de cet absolu désir d’être présent à jamais. Afin, peut-être, de se donner le temps nécessaire pour œuvrer avec sagesse et d’apprendre sur lui-même.
Déc 10, 2014 - 08:11 PM
Toutes ces nouvelles sont plutôt inquiétante. Une question en rallongeant très fortement l’espérance de vie, on augmente de même le problème de la surpopulation. Comment le règle-t-on? Par des quotas de naissance selon les régions? En décidant de réserver cette « immortalité » à certains et pas à d’autres?
Fév 08, 2015 - 11:54 AM
Prolonger la vie oui, mais l’immortalité sa me semble oser, faudrait alors inventer quelque chose qui soit déjà immortel.. sa existe ?
En pensant même d’une technologie qui répare nos cellules de vieillesse, mais pour combien de temps sa fonctionneras ?