De plus en plus de datas centers émergent en France afin de permettre aux entreprises de sécuriser le stock de leurs données. Mais l’importante consommation énergétique que demandent ces centres n’est pas sans conséquence sur l’environnement.
Conséquence inéluctable de la dématérialisation de masse de notre société, depuis quelques années, les centres de stockage de données fleurissent en France. Abritant de gros serveurs informatiques et des ordinateurs, ils sont chargés de conserver en toute sécurité les données des clients qui souhaitent protéger leurs acquis numériques. Des clients qui, dans la majorité des cas, sont des entreprises ou des collectivités territoriales.
Le fonctionnement est assez simple : le data center est généralement implanté au sein d’un hangar ou d’un grand bâtiment à l’intérieur duquel sont conservées des millions de données informatiques. Ces serveurs et ordinateurs font l’objet d’une surveillance particulière puisqu’ils sont enfermés dans des containers ou des salles équipées de système anti-incendie et de climatisation pour ne pas mettre en surchauffe les appareils avec une température qui est généralement réglée entre 23 et 25 degrés.
La climatisation représente environ 40 % de la consommation électrique des centres. Un double système électrique est aussi installé de façon à ce que, même en cas de coupure de courant, les data centers soient toujours opérationnels.
Si la majorité des grands centres mondiaux de stockage de données sont situés aux Etats-Unis dans de vastes zones rurales (ceux de Facebook, Apple et Google sont par exemple en Caroline du Nord),la France essaye donc de rattraper son retard dans le domaine en multipliant la création de centres dans l’Hexagone.
Une extension qui crée des polémiques
Mais cette extension n’est pas sans polémique. En effet elle inquiète bien sûr ceux qui habitent dans le voisinage de ces complexes qui craignent de voir les espaces boisés ou cultivables grignotés par de grands hangars qui ne cessent de pousser pour assouvir les besoins croissants d’internet. Mais c’est surtout l’argument écologique qui est avancé et qui a le plus d’écho. En effet de nombreuses voix se lèvent pour critiquer la consommation excessive d’énergie (climatisation, réseaux électriques…) de ces centres. En effet en France à eux tous, en 2015, ils polluaient autant qu’une ville comme Lyon.
Paris première municipalité à disposer de son propre centre
Face à ce danger environnemental, certains tentent de faire émerger des solutions pour réduire l’impact carbone de ces centres. Ainsi dernièrement, Paris est devenue la première municipalité à disposer de son propre centre. Installé porte de la Chapelle, il héberge toutes les applications et données utilisées par les agents municipaux ainsi que par les habitants. En se dotant de son propre centre, Paris améliore ainsi la sécurité de ses données et de celles de ses utilisateurs. D’ailleurs de nombreuses entreprises ont implanté des data centers dans la banlieue nord-est de Paris à la place des anciennes usines.
Si la majorité des centres de France sont situés dans cette région, à travers tout l’Hexagone se dressent également de nouvelles structures : Châteauroux, Annecy …Cependant ceux situés dans les zones rurales comme celui construit en 2015 sur la Rive droite à Auxerre et visant les PME peinent à atteindre leurs objectifs pénalisées par un accès plus difficile au haut-débit que pour les grandes agglomérations.
Toutefois, au regard de leur rentabilité et des grands bénéfices qu’elles apportent à leurs propriétaires, la tendance est aujourd’hui à un accroissement de ces structures sur notre territoire, même si leur coût énergétique et les conséquences sur l’environnement augmentent. D’après les spécialistes d’Enedis, la demande en consommation électrique sera multipliée par deux dans les cinq prochaines années et, d’ici dix ans, par cinq.
