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Robolution Capital : l’Europe investit dans les robots

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Les fonds d’investissement Robolution Capital, créés par Bruno Bonnell, ex patron d’Atari, créateur d’Innorobo et président de Robopolis, ont vu le jour mardi 4 mars 2014, à hauteur de 80 millions d’euros (contre les 60 millions initialement prévus). Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg s’est chargé d’annoncer la nouvelle. Ces fonds ont pour ambition de financer des projets innovants dans le secteur de la robotique de services, un marché prometteur estimé à 17 milliards d’euros en 2013.

Mais qu’est-ce que la robotique de services ? C’est un secteur d’avenir, dans lequel la France a plus d’une carte à jouer, soutient Arnaud Montebourg. Et il n’est pas le seul. Bruno Bonnell, cofondateur d’Infogrames et président du syndicat français de robotique Syrobo, en est également convaincu. C’est d’ailleurs lui qui est à l’origine de la création des nouveaux fonds d’investissement Robolution Capital. L’enjeu est de taille, car le marché de la robotique de services pourrait atteindre 100 milliards d’euros en 2018 et jusqu’à 200 milliards en 2023, selon les prévisions de la Fédération internationale de la robotique (IFR). Le robot-aspirateur et le robot médical existent déjà, et les machines intelligentes sont monnaie courante dans l’industrie, mais d’autres robots sont sur le point de faire leur apparition dans notre quotidien.

Drones et robots de présence

On distingue la robotique de service personnelle et professionnelle. Les robots de transport, drones et robots agricoles sont déjà en cours de développement. Livrer des colis, trier les mauvaises herbes ou traire les vaches, les utilisations possibles sont innombrables. Pendant ce temps là, les foyers se préparent à accueillir d’autres machines, comme par exemple des robots de présence permettant de surveiller des personnes âgées ou handicapées. Bruno Bonnell prévoit leur apparition d’ici deux à cinq ans. Tous ces robots ont trois caractéristiques communes : des capteurs pour comprendre leur environnement, des processeurs pour l’analyser et prendre des décisions, et des actionneurs mécaniques plus ou moins développés pour agir en conséquence.

Un modèle privé-public avec des actionnaires extérieurs

Parmi les investisseurs de Robolution Capital, on retrouve dans le secteur public BPI France (via la Caisse des Dépôts) et l’Europe (via l’European Investment Fund), tandis que du côté privé, plusieurs grands groupes français se sont joint au projet : EDF, Orange, Thales ou encore AG2R La Mondiale…

Avec Robolution, la France se dote du premier fonds mondial de robotique, avec des investissements compris entre 300 000 et 3 millions d’euros. A ce titre, Bruno Bonnell indique être plus que prêt à démarrer, puisqu’il aurait déjà identifié en Europe 450 entreprises dans lesquelles investir. Les premiers investissements devraient être finalisés dans les trois prochains mois, avant l’été 2014.

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Des robots « Made in France » ?

L’enjeu abordé avec assurance par Bruno Bonnell et Robolution Capital est de placer des entreprises françaises sur le podium de la robotique mondiale dans des domaines très variés, allant de la robotique médicale, agricole ou industrielle aux services à la personne. Si le Japon a la réputation d’avoir un temps d’avance dans le domaine de la robotique, la France dispose de véritables atouts avec 60 laboratoires de recherche spécialisés, parmi les meilleurs du monde : le LAAS (CNRS) de Toulouse ou le CEA-List de Grenoble par exemple. Mais il est aussi intéressant pour la France de collaborer avec des pays industriels comme l’Allemagne, afin de créer un enjeu européen dans cette bataille titanesque qui s’annonce, face aux géants asiatiques et américains.

Robolution Capital espère produire des robots dont les parties pourront être assemblées sur différents territoires, dont la France. Et la valeur ajoutée de l’innovation restera certainement française, tout comme les services d’installation et de maintenance. Question création d’emplois, la Fédération internationale de la robotique prévoit trois emplois créés pour un robot installé. Dans les entreprises, les tâches pénibles ou répétitives seront supprimées, mais il faudra transformer certains métiers.

Certains emplois seront également détruits, c’est inévitable, mais selon Bruno Bonnell « Le plus important, c’est que le solde entre emplois créés et détruits soit positif. C’est un cycle normal car cette destruction est créatrice. […] Il ne faut pas sous-estimer la capacité des gens à s’adapter comme nous avons pu le voir avec l’informatique et Internet qui ont généré des centaines de milliers d’emplois. » La robotique s’annonce en tout cas comme une industrie aux opportunités intéressantes en matière de développement économique pour les entreprises françaises, et Robolution Capital est bien parti pour en prendre l’initiative.

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  1. Benoit Plan
    Avr 18, 2014 - 05:05 AM

    Un fond de 80 millions d’Euros pour un marché que l’on estime à 100 milliards, puis 200 milliards d’Euros très rapidement. Ce n’est pas un peu faible?

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  2. Marjo
    Avr 23, 2014 - 06:32 PM

    Excellente initiative !

    Reply

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