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L’irrésistible ascension de Baidu et de son directeur général Robin Li

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Arriver en troisième position sur la liste des personnalités les plus riches de Chine, voilà une belle performance de la part de Robin Li, co-fondateur du site Baidu. Dans un pays comptant plus de 300 milliardaires, la fortune de cet entrepreneur de 45 ans, estimée à 11 milliards de dollars, symbolise la réussite de sa création : un moteur de recherche leader en Chine.

li_robinLorsque Robin Li, de son nom chinois Li Yanhong, cofonde avec Eric Xu Baidu en 2000, son expérience en matière de moteurs de recherche est déjà avérée. Ce fils d’ouvriers, élève extrêmement doué et très tôt intéressé par l’informatique, achève brillamment des études de Gestion Stratégique de l’Information, d’abord à l’université de Pékin, puis à Buffalo, dans l’état de New-York.

Développant programmes et algorithmes pour différentes entreprises américaines, Robin Li rentre en Chine pour développer son propre moteur de recherche en mandarin. Le succès est foudroyant.

Car au moteur de recherche a succédé tout un écosystème. On y trouve une encyclopédie, un site de questions/réponses, un autre traitant de l’actualité, un site marchand, de la musique en mp3… Toute une gamme de services certes très pratiques, mais créant la controverse. Car Baidu, n’est pas exempt de tout reproche.

Une censure exercée par le gouvernement

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Ce géant de l’internet mondial, leader en Chine avec 80% du marché, cristallise plusieurs critiques. En premier lieu, et les faits l’ont prouvé, le site se plie sans mot dire à la censure exercée par le gouvernement. Inutile donc d’y rechercher, par exemple, des informations sur ce qu’il s’est passé en 1989 sur la place Tiananmen. Aux internautes trop curieux, le message suivant apparaitra :

« Conformément aux dispositions pertinentes des lois, des règlements et des politiques, certains résultats de recherche n’ont pas été affichés. »

Au moins, les raisons sont claires… Autre reproche fait à Baidu : son peu de cas fait aux copyrights et à la propriété intellectuelle. Ainsi, l’encyclopédie « emprunte » plusieurs articles à Wikipédia ; de même, le site de cartographie ressemble à s’y méprendre à un concurrent bien connu. Et la liste des « ressemblances » est loin d’être exhaustive…

Pour être référencé : payez !

Les critiques se focalisent aussi sur le peu de pertinence des résultats de recherche, et à leur orientation vers des sites hébergés en Chine. Car le business model de Baidu est simple : il faut payer (souvent une grosse somme) pour qu’un site soit référencé et apparaisse dans les premières pages de la requête. Et les sites basés à l’étranger seront relégués loin, très loin…

Mais cette série de critiques n’affecte pas les 564 millions d’internautes Chinois, qui voient dans Baidu et ses filiales un « véritable service public à but non lucratif », comme l’affirme Kaiser Kuo, le directeur de la communication. Un marché intérieur en pleine expansion et riche de promesses. L’entreprise a d’ailleurs conclu, en 2011, un accord de coopération avec Facebook pour la création d’un réseau social chinois. Le site de M. Zuckerberg étant interdit en Chine, les deux géants de l’internet ont tout à gagner dans cette alliance, qui en dit long sur le fait que Baidu joue dans la cour des très grands.

Succès en terme de fréquentation, et succès économique, puisque la réussite financière est au rendez-vous. Les revenus issus de la publicité sont énormes. Avec un bénéfice net de 366 millions d’euros au troisième semestre 2013, l’entreprise, qui embauche 21 800 personnes, ne semble plus décidée à se focaliser au seul marché chinois. Auréolée de son succès au Nasdaq, les partenariats et rachats se multiplient. Signature d’un accord avec Bing, de Microsoft, déclinaison du moteur de recherche en japonais, thaï et vietnamien, les ambitions internationales de Baidu vont-elles s’avérer payantes ?

Le site et sa direction, jusqu’alors très coopératifs avec le Parti, voient leur faveur diminuer et leur réussite semble inquiéter le gouvernement, qui a grassement subventionné la création de deux moteurs de recherche concurrents. Le début d’une nouvelle donne pour Baidu et son directeur général Robin Li.


Crédit Photo- Digital Trends
Crédit Photo- Search Engine Land
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  1. Sylvain
    Mar 10, 2014 - 07:37 PM

    Il est probable que la concurrence au géant de la Silicon Valley viendra de Chine.

    Reply

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