L’industrie minière, royaume des nouvelles technologies

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Autrefois considérée comme une activité pénible et dangereuse, l’exploitation minière est désormais confiée aux mains d’ingénieurs spécialisés et extrêmement bien formés. L’utilisation des nouvelles technologies est de plus en plus répandue et pointue.

Contrairement aux autres industries, l’extraction minière ne peut choisir son lieu d’implantation. Elle ne peut exister que dans des zones où les minéraux sont concentrés en surface ou en sous-sol. Ainsi, elle se fait souvent au sein d’environnements sensibles et difficiles. Des problématiques qui s’intensifient au fur et à mesure que les gisements les plus faciles d’accès s’épuisent.

Exploiter les données avant d’exploiter les mines

Pour répondre à ces défis toujours plus complexes, l’industrie minière a désormais recours à l’utilisation des technologies de pointe qui s’avèrent des plus utiles à chaque étape des processus d’extraction.

Avant même d’exploiter une mine, il est par exemple nécessaire de procéder à une longue et complexe phase d’exploration. Une approche qui requiert l’analyse géochimique des sols ou encore la mesure des champs magnétiques, gravitationnels et électromagnétiques. Toutes ces méthodes permettent de déterminer si un lieu donné mérite une exploitation minière. Une fois cette étude réalisée, des échantillons de roche sont ensuite prélevés puis envoyés en laboratoire pour y être analysés.

Cette somme d’informations est ensuite exploitée par des technologies toujours plus poussées. Récemment, le développement de l’intelligence artificielle (IA) retient une attention toute particulière de la part de l’industrie minière. Cet extraordinaire amas de données devient une mine d’or pour des algorithmes complexes. L’IA peut ainsi être utilisée pour prévisualiser la structure d’une mine, localiser de nouveaux gisements ou encore faire de la maintenance préventive sur les machines.

De plus, l’IA permet de piloter des véhicules autonomes, aussi bien dans l’extraction souterraine que dans le dragage des fonds marins. Alors que l’extraction minière demande régulièrement d’utiliser des explosifs, l’IA et la technologie en général permettent de manipuler ces charges explosives à distance. La main d’œuvre est ainsi mieux protégée face à ces environnements parfois extrêmes et souvent instables.

L’accélération du coronavirus

Difficile de ne pas citer la récente crise sanitaire provoquée par la Covid-19. En effet, les espaces clos que sont les mines n’ont fait qu’accroître les risques de propagation du virus entre les employés. En ce sens, les technologies d’automatisation de l’extraction à distance ont révélé tout leur utilité. Alors que depuis plusieurs années, l’automatisation était parfois dénigrée par les grandes compagnies d’extraction minières, certaines ont maintenant compris que ces technologies auraient pu éviter la fermeture de nombreuses mines à travers le monde.

C’est d’ailleurs le cas des Australiens de Resolute Mining qui exploitent Syama, la première mine d’or entièrement automatisée au Mali. Ces derniers ont confirmé en juin dernier que grâce à l’automatisation, leurs opérations n’avaient absolument pas souffert de la pandémie et que la production se maintenait à son niveau habituel. Un enseignement qui n’aura probablement pas échappé à leurs concurrents.

En effet, Nick Holland, PDG de Gold Fields et grand défenseur des innovations technologiques dans le secteur déclarait ceci : « En matière de technologie, la crise du coronavirus contribuera sans aucun doute à accélérer la mécanisation, l’automatisation et la numérisation de l’industrie minière ».

Vers une numérisation totale des entreprises du secteur minier

En complément à l’automatisation croissante des techniques d’extraction, les entreprises du secteur minier prennent le chemin de la numérisation totale de leurs systèmes de gestion. En Russie, par exemple, l’Ural Mining and Metallurgical Company (entreprise pionnière en la matière, fondée et présidée par l’homme d’affaires Iskander Makhmudov) oeuvre à la création de modèles numériques de maintenance technique et de réparation des équipements.

Cet ambitieux programme de transformation, appliqué dans un premier temps à l’usine de Tcheliabinsk, permettra la numérisation de toutes les étapes de la chaîne de production : de l’achat des équipements, à la planification de la production jusqu’à la commercialisation des produits. La numérisation simplifiera également un grand nombre de tâches usuelles, telles que l’assignation des objectifs aux employés, le suivi des projets ainsi que la réalisation des rapports techniques.

Cliché aérien de l’usine de production de zinc de Tcheliabinsk, site pilote de la numérisation totale de l’Ural Mining and Metallurgical Company (UMMC).

En outre, la transformation numérique pourrait également profiter à la main d’œuvre elle-même. Si le recours plus fréquent aux machines devrait, à terme, entraîner une diminution des effectifs, les entreprises minières pourront néanmoins proposer une plus grande diversité à l’embauche, en ayant par exemple la possibilité de recruter des personnes à mobilité réduite.

Tandis que les nouvelles technologies développées à travers le monde s’efforcent d’être plus respectueuses de l’environnement, l’industrie du secteur minier semble elle aussi prendre ce virage éco-responsable. Et le numérique offre sans nul doute de belles perspectives en la matière  !

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