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La France tente de se faire une place dans l’intelligence artificielle

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Le 21 mars 2017, François Hollande recevait des mains d’un robot humanoïde, le rapport France IA. Ce compte-rendu dresse le bilan des recherches, du développement et de la situation de la France en matière d’intelligence artificielle. Fort du travail d’écriture de plus de 500 chercheurs, universitaires, spécialistes et entrepreneurs, ce rapport apporte cependant des résultats modérés.

« L’intelligence artificielle a pour but de faire faire aux machines ce que l’homme fait aujourd’hui mieux qu’elles ». Qu’elle soit l’espoir d’avancées technologiques ou source d’inquiétudes éthiques, l’intelligence artificielle fait bel et bien partie de notre présent. Si les Etats-Unis s’affirment comme maîtres en la matière, ils sont suivis de peu par la Corée du Sud et la Chine. La France souhaite rattraper son retard et s’imposer sinon face à ces trois géants, en tête de l’Union européenne.

Le rapport France IA, un ambitieux projet made in France

Commandé conjointement par le ministère de l’Economie et des Finances et celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le rapport France IA est le fruit du travail de 559 spécialistes de la recherche et de l’entrepreneuriat, répartis en 17 groupes. Le tout fut rédigé en seulement deux mois.

Au total, une cinquantaine de recommandations y figurent, réparties en sept secteurs majeurs parmi lesquelles figurent la robotique, la santé ou encore les énergies renouvelables. Ce rapport, essentiellement financé par des fonds publics, se vante d’être 100 % made in France. Effectivement à part quelques rares exceptions, seuls des spécialistes français y figurent.

Le but d’un rapport « franco-français » est de faire un état des lieux afin d’asseoir la position de la France face à ses voisins mais aussi face au reste du monde. Mauvaise stratégie selon Olivier Ezratty, consultant en nouvelles technologies, qui vante les avantages du partage des connaissances avec d’autres « cerveaux » venus d’ailleurs. Ce protectionnisme à la française l’isole plus qu’il ne la crédibilise. Premier faux pas de ce rapport !

La France en retard dans le domaine de l’intelligence artificielle ?

Le monde n’attend pas, encore moins celui des hautes technologies. Pour être à la pointe, il faut devancer les autres plutôt que les suivre. Et dans ce domaine, la France est en mauvaise posture comme le montre le rapport. En effet, ce dernier propose une première cartographie détaillée du secteur de l’intelligence artificielle dans l’Hexagone et les données qu’elle apporte ne sont pas positives.

S’il est vrai que les secteurs sont équitablement divisés sur le territoire, il n’en demeure pas moins que le nombre d’étudiants souhaitant se spécialiser dans ce domaine reste faible (un peu plus de 1000 en 2017). Pourtant le gouvernement tente de les motiver et promet de subventionner une dizaine de start-up de quelques 25 millions d’euros chacune. Mais ce budget est bien faible comparé à ceux de la Chine ou les Etats-Unis qui dépensent chaque année plusieurs milliards d’euros pour la recherche.

Des idées novatrices mais mal développées

La France possède néanmoins de bonnes qualités dans le domaine de l’intelligence artificielle notamment en ce qui concerne les voitures électriques autonomes (elle pourrait être la première à installer ce type d’infrastructure dans ses villes). Le point noir dans cette course à la performance ? La France manque d’analyse des enjeux économiques dans cet investissement d’avenir.

Si ce rapport apporte beaucoup d’éclaircissements quant à la situation de la France et traite le sujet dans son ensemble, beaucoup d’observateurs déplorent une trop grande hétérogénéité des spécialistes qui l’ont rédigé, ce qui jouerait en sa défaveur. En effet, les concepts de base, plus universitaires, sont encore trop mal maîtrisés par les entreprises alors que les scientifiques ne mesurent pas l’importance entrepreneuriale de l’intelligence artificielle.

« L’une des communautés de recherche en IA les plus fortes du monde »  selon Mark Zuckerberg

Il faudra que la France sorte de sa stratégie qui consiste à se battre seul dans ce domaine de recherche, ce qui l’exclue de la tendance mondiale. Malgré une avancée certaine et des acquis évidents, un long chemin reste à faire avant de rivaliser avec les superpuissances mondiales. Pourtant, rien n’est perdu d’avance. Mark Zuckerberg l’affirme lui-même : « la France a déjà l’une des communautés de recherche en matière d’intelligence artificielle les plus fortes du monde ».

Il va falloir peut-être revoir la manière de mener ces recherches. Le rapport France IA étant arrivé en fin de mandat présidentiel, le prochain gouvernement développera peut-être avec plus d’intérêt la recherche et le développement en matière d’intelligence artificielle.

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