On entend souvent parler de la Google Car développée par Alphabet. Mais Google n’est pas la seule entreprise à viser le monopole sur le marché de la voiture autonome. Constructeurs automobiles et sociétés « high-tech » se sont lancés dans une course effrénée pour le développement de ce type de technologie. Aux Etats-Unis, pas moins de 29 entreprises ont été autorisées à effectuer des tests sur route.
La bataille pour être le premier sur la voiture autonome est féroce outre-Atlantique, aussi bien sur le terrain technologique que sur les questions légales. Mais face aux géants américains, les entreprises tricolores parviennent à se maintenir dans la course et espèrent bien profiter de ce nouveau marché qui s’ouvre. Au-delà des défis techniques et des questions juridiques, l’un des plus grands défis de ces entreprises reste de convaincre et rassurer les conducteurs qui ne semblent pas prêts à lâcher leur volant.
Tesla veut traverser les Etats-Unis en pilote automatique
L’Américain Tesla est sans aucun doute l’un des acteurs principaux de la voiture autonome de demain. Elon Musk l’a annoncé récemment, Tesla sera en mesure de fournir des voitures entièrement autonomes à partir de 2019, avec une fiabilité telle que le chauffeur pourra faire la sieste en toute sécurité pendant que sa voiture l’emmènera à sa destination.
Il faut dire que la sécurité est un élément essentiel pour l’avenir de Tesla dont l’une des voitures avait été impliquée l’an dernier dans un accident mortel alors qu’elle était en mode automatique. La fiabilité de l’autopilote de Tesla a depuis été grandement améliorée. Un test sur une longue distance devrait avoir lieu cette année en reliant la Californie à New York.
Uber se passerait bien de ses chauffeurs
Mais Tesla n’est pas la seule entreprise à avoir été ralentie par un accident. En effet, après qu’un véhicule mis sur route par Google ait manqué l’an dernier un feu rouge et fini sa course en percutant un van, c’est Uber qui a récemment dû interrompre ses essais de conduite autonome alors que l’un de ses prototypes s’est retrouvé sur le flanc suite à un accident.
Les tests ont depuis pu reprendre et Uber est à nouveau dans la course avec un objectif : profiter de la popularité de son application et de ses chauffeurs de VTC pour devenir à terme un leader sur le marché des taxis autonomes ; développer la voiture autonome, c’est en quelque sorte pour Uber un moyen de se débarrasser à terme de ses chauffeurs.
Pas d’Apple Car en vue pour le moment
Pour sa part, Apple a revu ses ambitions à la baisse et il n’est pas question pour le moment de voir arriver une « Apple Car ». Mais l’entreprise développe des technologies et travaille sur son projet de voiture autonome depuis 2014 sous le nom de code « projet Titan » qui emploie plus de mille personnes. Récemment, Apple a obtenu l’autorisation de faire rouler trois voitures autonomes pour effectuer des tests aux Etats-Unis. Les tests ont déjà débuté.
La France veut sa place sur le marché de la voiture autonome
Cocorico ! La France aussi est présente sur le marché de la conduite autonome et espère bien se faire une part du gâteau.
Après avoir fait rouler une Golf un peu partout en Europe, l’équipementier tricolore Valeo devrait bientôt effectuer des tests dans Paris en faisant rouler ses premières Range Rover autonomes, notamment sur la place de l’Etoile et les quais de Seine. Toute personne ayant l’habitude de rouler dans la capitale le sait : le défi est de taille.
Une autre entreprise française fait parler d’elle dans le milieu de la conduite autonome. Il s’agit du Lyonnais Navya qui conçoit des bus et navettes entièrement autonomes qui pourraient bien révolutionner la mobilité des centres de nos villes.
Peugeot se lance dans la course
Un autre français, acteur majeur de l’automobile mondiale, est récemment entré dans la course. Il s’agit de Peugeot, qui voudrait lancer une voiture entièrement autonome d’ici 2020. En attendant, le constructeur français ne fait pas la course seul. Il s’est allié avec l’Américain NuTonomy pour l’équipement d’une 3008 qui devrait, pour débuter, effectuer des tests à Singapour.
Les entreprises américaines et françaises semblent mûres pour révolutionner nos modes de transport. Toutefois, la généralisation de ce type de voitures ne se fera pas sans avoir réglé quelques questions comme la concurrence faite à des métiers très corporatistes tels que les taxis ou les conducteurs de transports en commun. Mais aussi quid de la responsabilité juridique donnée à ces voitures, à leurs concepteurs et à leurs passagers en cas d’accident ?
Et si au fond, c’était les usagers qui n’étaient pas prêts à lâcher leur volant ?
