Avec plus d’un million de visiteurs lors de son édition 2016 et malgré une chute de fréquentation de 15 %, le Mondial de l’automobile de Paris a conservé son titre de premier salon mondial. Les organisateurs ont toutefois dû composer avec l’absence de constructeurs majeurs comme Ford, Mazda ou encore Volvo. Autre signe d’un désintérêt croissant des professionnels pour l’évènement, Le Mondial 2018 qui célèbrera ses 120 ans, sera également marqué par des défections importantes.
En mai dernier, le groupe Fiat Chrysler (FCA) renonçait à participer au Mondial de l’automobile de Paris 2018. Ce sont ainsi quatre marques (Fiat, Abarth, Jeep et Alfa Romeo) qui sont venues s’ajouter à Ford, Volvo et Mazda dont les absences répondent à des stratégies assumées. Plus tôt dans le mois, Volkswagen avait annoncé sa défection de l’évènement biennal. Toutefois, les autres marques du groupe, Audi, Skoda, Seat et Porsche, seront bien présentes Porte de Versailles.
Un coût trop élevé
Les défections de Nissan et d’Opel sont en revanche plutôt incomprises car les deux marques sont liées respectivement à Renault et PSA, copropriétaires du Mondial de l’automobile. Les raisons budgétaires sont régulièrement avancées pour justifier ces absences. Renault et Peugeot peuvent par exemple occuper jusqu’à 5000 m² d’espace, soit une location totale de plus de 800.000 euros à laquelle viennent s’ajouter différents coûts ; construction du stand, équipe commerciale, livraison des véhicules…
La facture finale peut s’avérer trop élevée pour des constructeurs automobiles pour lesquels la France n’est plus une priorité. Leurs choix se portent vers la Chine, devenue en quelques années le premier marché automobile mondial et venue perturber le traditionnel ordonnancement des salons occidentaux. Les Mondiaux de Pékin et de Shanghai, organisés alternativement, sont désormais inévitables. Certains préfèrent ainsi se concentrer sur un seul évènement sur le vieux continent à choisir parmi Paris, Francfort ou Genève.
Un hall dédié aux innovations technologiques
Pour endiguer une tendance engagée il y a deux ans, les organisateurs du Mondial de l’Automobile de Paris ont misé sur une baisse des frais de location des espaces et une réduction de la durée du salon. En passant de 16 à 11 jours, ils se privent ainsi d’une partie de leur recette. Une autre idée a été d’élargir son programme aux deux-roues. Les fabricants de moto Yamaha, Kawasaki et KTM auront leur stand Porte de Versailles.
Un pari pris par les organisateurs pourrait faire entrer le Mondial de l’Automobile de Paris dans une ère nouvelle. Un hall complet sera ainsi dédié aux innovations technologiques (voiture connectée, véhicules autonomes, mobilité verte…). Le Mondial Tech est voué à devenir annuel dans la mesure où il sera intégré au salon Equip Auto dont la prochaine édition se déroulera en 2019. Le Mondial 2018 s’étend de cette manière à un public moins attaché à la voiture individuelle.
La présence d’un constructeur chinois
Toutefois, les amoureux de supercars pourront se réjouir du retour de Lamborghini à la Porte de Versailles. Le hall 1 rassemblera l’ensemble des marques de luxe présentes au Mondial de l’Automobile de Paris. L’objectif de cet espace VIP est de faire revenir à terme des constructeurs haut de gamme tels que Bugatti ou Rolls-Royce. De plus, l’édition 2018 verra pour a première la présence d’un constructeur automobile chinois, GAC Motors, qui avait fait sensation à Détroit en janvier.
Les défections de constructeurs automobiles ne sont pas l’apanage du seul Mondial de Paris. Les salons de Francfort, de Détroit et de Genève n’ont pas échappé au phénomène. Certains observateurs estiment que, dans quatre à six ans, il ne pourra exister que trois salons majeurs avec Pékin/Shanghai, un salon américain et un autre en Europe. Le Mondial de l’Automobile de Paris 2018 pourrait donc redonner de la vitalité au salon ou au contraire accélérer son déclin.
