Relevant pendant longtemps de la science-fiction, les technologies biométriques de reconnaissance faciale sont aujourd’hui une réalité et font progressivement leur apparition dans notre quotidien que ce soit dans les domaines de la sécurité, du commerce ou de la santé. Véritable révolution, ces technologies fascinent autant qu’elles effraient car elles apportent à la fois des pistes prometteuses notamment dans la lutte contre le terrorisme tout en questionnant les libertés fondamentales et la sécurité des données.
Le trio de têtes des utilisations : santé, sécurité et commerce
Les systèmes de reconnaissance faciale ont été inventés dans les années 70 et s’imposent aujourd’hui comme la plus naturelle des mesures biométriques. Ces systèmes automatisés sont en effet capables d’identifier des individus en fonction des caractéristiques de leur visage (écartement des yeux, arêtes du nez, commissures des lèvres …) qui sont analysées puis comparées à une base de données existante. De nombreux secteurs utilisent ces systèmes de reconnaissance faciale. Parmi les moins connus, celui de la santé où les technologies de reconnaissance faciale permettent notamment de mieux accompagner les procédures de prise en charge de la douleur ou de détecter une maladie génétique telle que le syndrome de Di George avec un taux de réussite de 96,6 %.
La reconnaissance faciale pour lutter contre la criminalité et le terrorisme
Le marché de la sécurité est certainement le plus développé car porté par les activités de lutte contre la criminalité et le terrorisme. De nombreux pays ont déjà investi massivement dans la reconnaissance faciale et en premier lieu la Chine. Aux côtés des 300 millions de caméras qui seront installées d’ici 2020, l’empire du Milieu a récemment équipé les policiers de certaines grandes villes de lunettes connectées qui scannent le visage des personnes et des plaques d’immatriculation des véhicules.
D’autres pays ont emboîté le pas à la Chine, comme la Russie qui, en 2017, a mis en place un système de reconnaissance faciale à travers les 170.000 caméras de surveillance installées dans la ville de Moscou. Aux États-Unis, c’est le FBI qui consolide sa base de données avec des outils de reconnaissance faciale tandis que le gouvernement américain vote le déploiement de ces technologies aux niveaux de ses frontières terrestres.
En Angleterre, la police londonienne expérimente un système de reconnaissance faciale. La France n’est pas en reste puisque ces technologies ont été installées dans les aéroports parisiens afin de simplifier et accélérer les procédures d’embarquement. Mais c’est la ville de Nice qui est pionnière dans ce domaine. En effet, la ville équipée de 2.350 caméras (soit une pour 145 habitants) a ainsi testé les technologies de reconnaissance faciale pendant son carnaval et s’apprête à mener d’ici mars une expérimentation dans un de ses lycées.
Payer en un clin d’œil
Mais c’est dans le domaine commercial que la reconnaissance faciale est certainement le plus prometteur. Après le paiement sans contact ou via son smartphone, il est désormais possible de régler ses achats par reconnaissance faciale. La technologie Smile to pay a été développée en Chine par la société Alibaba où elle a fait son apparition en 2017 dans un des KFC de Hangzhou.
D’autres géants tels que Google et MasterCard prévoient également de lancer le paiement par reconnaissance faciale. En France, l’entreprise Ingenico propose un nouveau mode de paiement biométrique basé sur l’authentification directe de l’utilisateur grâce à la photo sur sa carte bancaire. Plus besoin donc de code.
Des questionnements d’ordre éthique et sociétal
L’explosion des technologies de reconnaissance faciale soulève de véritables questions d’ordre éthique et sociétal relatives à la protection des données personnelles et l’usurpation d’identité. En Europe, la directive sur la protection des données (RGPD) encadre rigoureusement ces pratiques et défend en particulier le droit à l’oubli et exige un consentement clair et affirmé.
Malgré un arsenal technique et juridique, certaines voix s’élèvent contre la prétendue fiabilité des technologies de reconnaissance faciale. L’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) a ainsi démontré les défaillances de Rekognition, le système de reconnaissance faciale d’Amazon qui, lors d’un test, a confondu 28 membres du Congrès avec des criminels. De nombreuses autres expériences ont également permis de contourner les systèmes d’authentification faciale.
Afin de garantir une fiabilité parfaite et assurer toujours plus de sécurité collective, les solutions d’identification de demain devront certainement associer plusieurs modes d’authentification. En contrepartie, le risque est réel d’une réduction de notre liberté dans un futur qui pourrait s’apparenter à Big Brother.
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