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Bennie Lydell Glover et le Music Leaks

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Certains le considèrent comme le père du MP3 piraté. Voici comment Bennie Lydell Glover a fait trembler les maisons de disques.

Vous vous demandez certainement par quel miracle vous pouvez télécharger les musiques de vos artistes préférés avant même que leurs albums ne soient mis en vente ? Une partie de la réponse réside dans l’histoire de celui que certains considèrent comme le père du MP3 pirate. Cette histoire, c’est celle de Bennie Lydell Glover, un jeune intérimaire d’une usine de disque Polygram située en Caroline du Nord, qui dès 1994 se rend compte que ses collègues font sortir en douce des CD avant même leur mise en rayon pour animer leurs soirées. Il y voit un marché juteux.

Histoire du premier Music Leaks

Bennie Lydell Glover

Bennie Lydell Glover

Quelques années plus tard ce passionné d’informatique est employé à temps plein à l’usine Polygram (ancienne maison de disque du groupe Philips ayant depuis fusionné avec Universal Music). Equipé de l’un des premiers graveurs de CD, il se lance avec son ami Tony Dockery dans une vaste opération de contrefaçon et inonde la petite ville de Shelby des albums les plus populaires proposés par Polygram, quelques semaines avant leur parution.

Mais Bennie Lydell Glover donnera une envergure planétaire à ses fuites lorsqu’il les chargera sur les premières plateformes de téléchargement peer to peer telles que Kazaa, Napster ou LimeWire. Polygram découvre alors avec stupéfaction que les artistes qu’elle produit sont partagés en ligne gratuitement des semaines avant leur sortie officielle.

Une peine dérisoire

Présenté par le New Yorker comme « l’homme qui a brisé l’industrie de la musique », Bennie Lydell Glover aurait été à l’origine de pas moins de 2000 fuites entre 2001 et 2007. Mais malgré les millions de dollars de préjudice, il écopera d’une peine de prison de trois mois seulement. Il faut dire qu’au delà du fait d’avoir précipité les sorties de disques et d’avoir volé des données auprès de son entreprise, tout était déjà mis en place avec les plateformes de téléchargement peer to peer pour que chacun devienne acteur du piratage mondial à venir. Sans son intervention, l’industrie de la musique aurait très certainement subi les mêmes dommages et suivi la même trajectoire.

L’industrie musicale changée à tout jamais

Depuis cette révolution du piratage dont Bennie Lydell Glover a été l’un des acteurs majeurs, l’industrie de la musique, mais aussi du film et du jeu vidéo, ont du s’adapter à la désuétude du support physique (CD, cassette, MiniDisc…). Ils ont dû trouver d’autres business models, soit en vendant directement leurs contenus en ligne, via des plateformes telles que ITunes, soit en vendant une affiliation (Spotify, Netflix), ou encore en rentabilisant, notamment par la publicité, le trafic généré sur YouTube ou Dailymotion pour ne citer qu’eux.

Même s’il a joué un rôle dans le bouleversement de l’industrie musicale, Bennie Lydell Glover n’exprime aucun remord et se défend d’avoir porté préjudice aux artistes, dont il pense même avoir contribué à la publicité. « 50 cent vit toujours dans la maison de Mike Tyson » déclare-t-il en faisant allusion à l’achat par le chanteur d’une villa incroyablement luxueuse ayant appartenue au boxeur. La preuve selon lui qu’il n’a pas tué l’industrie de la musique.

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