Grâce à l’augmentation de la capitalisation boursière de sa société Inditex (maison mère de Zara) Amancio Ortega est redevenu pendant quelques heures l’homme le plus riche de la planète selon le magazine Forbes.
C’est la seconde fois que cela se produit. Déjà, en octobre 2015, l’Espagnol s’était emparé pendant quelques heures du titre envié d’homme le plus riche du monde, alors détenu par l’américain Bill Gates.
Bis repetita pour Ortega
Le scenario s’est donc répété le 21 septembre 2016, comme l’a rapporté le magazine américain Forbes qui établit en temps réel le classement des plus importantes fortunes mondiales. L’espace de quelques heures et grâce à une augmentation de 2,5 % du cours de l’action de sa société Inditex (qui détient notamment l’enseigne d’habillement Zara), le très discret Amancio Ortega a ainsi vu sa fortune personnelle atteindre un montant estimé à 79,5 milliards de dollars.
Cela lui a permis de dépasser le fondateur de Microsoft d’environ 1 milliard de dollars avant qu’une baisse de la valeur de l’action ne rende sa couronne à l’américain au cours de la journée.
Des origines modestes
Fils d’un employé des chemins de fer, Amancio Ortega est né en pleine guerre civile espagnole à La Corogne, au nord-ouest du pays. Issu d’un milieu particulièrement modeste, rien ne laissait présager une telle ascension.
Aujourd’hui l’homme le plus riche d’Europe, le jeune Amancio quitte l’école à 13 ans pour travailler à plein temps dans une boutique de vêtements de sa ville natale avant de se mettre à son compte en 1963 en créant la société Inditex. Il vend alors de la lingerie et des robes de chambre qu’il confectionne dans son appartement avec l’aide de sa femme Rosaria Mela (dont il est aujourd’hui divorcé).
Une réussite fulgurante pour l’inventeur de la « fast fashion »
Zara voit le jour en 1975. La marque colonise l’Espagne dans un premier temps avant de s’attaquer au marché international à partir de 1988. Le succès est au rendez-vous : les produits Zara sont aujourd’hui disponibles dans plus de 2100 boutiques réparties dans le monde entier. En 2015, la société Inditex a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 20 milliards de dollars dont les deux-tiers provenaient de sa marque vedette.
Cette réussite s’explique par le fait qu’Amancio Ortega a tout misé sur la rapidité et l’intégration de la chaîne de production plutôt que sur la publicité. Son approche unique est connue sous le nom de « fast fashion » (ou modèle Inditex). Contrairement à ses concurrents, le groupe ne fait pas confectionner ses produits en Chine mais en Espagne, au Portugal et au Maroc. Le coût de revient est certes plus élevé qu’en Asie, mais la proximité géographique permet d’être très réactif aux souhaits des clients.
Ainsi, les vêtements ne prennent que quelques semaines entre la conception et la mise en vente contre plusieurs mois pour le Suédois H&M ou l’Américain GAP. Cette souplesse permet d’étudier la demande en temps réel et de produire les vêtements souhaités très rapidement plutôt que de chercher à anticiper les futures tendances.
Un mode de vie austère
En dépit de sa fortune, Amancio Ortega est resté quelqu’un de très discret. Il donne peu d’interviews et n’est que rarement photographié. Il déjeune à la cantine de l’entreprise comme n’importe quel employé du groupe et fréquente le même café depuis des années.
Le secret de cet homme modeste réside peut-être dans l’observation qu’il a pu faire des marins-pêcheurs de sa ville natale lorsqu’il était enfant : il aime rappeler que ce qui importe dans la mode comme dans le poisson, c’est la fraîcheur.
