L’AssurTech Alan vient d’annoncer une levée de 50 millions d’euros, grâce au fonds souverain singapourien Temasek. Un sacré coup de pouce pour la start-up made in France qui compte bien s’attaquer aux poids lourds de l’assurance santé.
Fondée en 2016 par Jean-Charles Samuelian et Charles Gorintin, Alan est une assurance complémentaire santé en ligne pour les entreprises et travailleurs indépendants. La jeune entreprise française voit les choses en grand et cherche à diversifier son offre pour ses quelques 76.000 adhérents. Pour cela, Alan vient d’achever une nouvelle levée de fonds à hauteur de 50 millions d’euros.
Une telle somme peut paraître excessive pour une société qui compte pour l’instant si peu d’adhérents. Même si Alan parvenait à son objectif de 100.000 personnes couvertes en 2021, l’entreprise ne détiendrait qu’une toute petite part du marché, qui pourrait presque sembler insignifiante face aux géants du secteur. On peut donc se demander pourquoi les grands investisseurs de la Tech comme le fonds souverain singapourien Temasek n’hésitent pas à miser sur l’entreprise made in France.
Une nouvelle manière d’envisager la santé
La réponse pourrait tenir en un mot: ambition. Alan ne veut pas se cantonner à sa case d’assureur santé. Pour le PDG et co-fondateur, Jean-Charles Samuelian, le but avoué est de devenir une application qui fera partie de la vie quotidienne de ses adhérents, capable de regrouper tous les éléments qui forme le parcours de soins. L’application d’Alan permet déjà de régler de nombreuses procédures médicales en ligne. Transférer une facture, consulter leurs remboursements… Les adhérents Alan peuvent même rechercher des praticiens de la santé directement sur l’application grâce à l’Alan Map.
Pour le Britannique Brent Hoberman, l’un des business angel d’Alan, 50 millions d’euros est certes un montant surprenant, mais nécessaire pour ceux qui «réinventent la santé, c’est aussi simple que ça». Cela prendra du temps, mais pour le moment la rentabilité n’est pas le plus important. Ce qui compte, c’est de poser des briques qui permettront à Alan de s’élever au-delà des frontières françaises et d’attirer les meilleurs talents.
Et la start-up dispose effectivement d’une attractivité particulière, grâce à une culture d’entreprise moderne qui fait figure d’exception dans l’Hexagone. L’accent est mis sur la transparence des salaires, le télétravail et la décentralisation de l’organigramme. Une direction qui leur permet d’attirer des talents venus du monde entier, notamment issus de la Silicon Valley, qui représentent 15 % des salariés d’Alan.
Grandir avant de s’exposer
Cette augmentation de salariés sert un objectif clair: atteindre les 500.000 adhérents en moins de quatre ans. Pour cela, Alan se lance à la conquête de l’Europe, en commençant par l’Espagne et la Belgique qui disposent de leurs propres bureaux depuis peu.
De plus, en cette période de coronavirus, la transformation du secteur de la santé est une interrogation qui devient primordiale pour de nombreux pays, particulièrement dans l’UE. L’avenir nous dira si cette remise en question sera suffisante pour une véritable refonte de nos systèmes de santé actuels, et ainsi donner à Alan une opportunité de rivaliser avec les mastodontes comme Axa ou Groupama.
Pour l’instant, Jean-Charles Samuelian semble confiant des capacités de son entreprise, justement grâce à l’ADN digital dont jouit Alan depuis sa création. «Je pense que la vraie différence est que nous sommes une boîte de produits de technologie où la grande majorité des salariés travaillent sur la technologie, l’ingénierie, le design, la simplification. Alors qu’eux sont des boîtes historiques qui essayent de se transformer digitalement.»
La jeune pousse dispose donc de racines solides, ancrées dans une culture d’entreprise moderne et efficace. Suffisamment pour sortir de l’ombre des grands groupes?
Photos : startupbegins.com – lelynx.fr
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