Focus sur un secteur financier en pleine croissance : la finance islamique semble se positionner comme un système incontournable pour les prochaines années.
Qu’est-ce que cela représente réellement ?
La finance islamique s’appuie sur la Charia et fonctionne dans le respect de trois grands principes : la proscription des intérêts, le partage des risques et profits entre prêteur et emprunteur et enfin elle prévoit que toute transaction doit être adossée à un actif réel, ce qui proscrit les produits dérivés.
Elle connaît une forte progression depuis ces dernières années : elle représentait en 2014 plus de 2 000 milliards de dollars d’actifs bancaires et financiers. Selon les prévisions des experts, ce chiffre devrait s’élever à plus de 4 000 milliards de dollars en 2020.
Elle jouit d’une excellente crédibilité et a été bien moins impactée par la crise financière que la finance conventionnelle.
Quasiment toutes les banques internationales ce sont récemment mises à la page et ont diversifié leurs ressources en intégrant des solutions liées à la finance islamique. Par exemple, la HSBC ou Goldman Sachs ont émis en 2014, pour la première fois, des obligations islamiques (Sukuks).
Qui sont les figures de ce secteur ?
Cette progression est accompagnée par des spécialistes du secteur, qui voient en la finance islamique une alternative économique incontournable.
Penchons-nous sur quelques personnalités ayant réussi en appliquant les principes de la finance islamique et marqué ce secteur.
Loai Muqames
CEO de la KIB depuis 2011, Lois Muqames est fort de 22 ans d’expérience dans le secteur bancaire au Koweit. Loai Muqames a été nommé banquier islamique de l’année 2015 par le magazine World Finance pour sa contribution incontournable au succès croissant de la banque Kuwait International Bank, banque Koweitienne figurant parmi les banques islamiques les plus compétitives.
Abdellatif Jouahri
Abdellatif Jouhairi est gouverneur de la Bank Al-Maghrib (Banque centrale du Maghreb). Il a été ministre des Finances de 1981 à 1986 et a occupé des postes à hautes reponsabilités dans des banques marocaines. Il a été un pilier dans la réforme bancaire marocaine, permettant l’intégration des financements islamiques aux modes de financement autorisés par la loi.
Mohamed Damak
Mohamed Damak est responsable mondial de la finance islamique chez Standard & Poor’s. Diplômé d’Assas il a commencé sa carrière chez S&P en tant qu’assistant de recherche et a rapidement gravi les échelons. Il est aujourd’hui l’un des plus jeune spécialistes mondiaux de la finance islamique et a joué un rôle important dans le renforcement de l’offre de Standard & Poor’s en matière de finance islamique.
Esam Janahi
Nommé banquier islamique de l’année 2003 par le magazine World Finance et pendant un temps Young Global Leader pour le World Economic Forum, Esam Janahi s’est distingué très jeune pour sa contribution au développement du secteur. Formé à la Hull University (UK) et ancien de chez Merill Lynch, Esam Janahi a mis à profit sa connaissance du secteur conventionnel pour établir des ponts entre les deux secteurs et accélérer ainsi le développement de la finance islamique. A ce titre, il a reçu le prix d’excellence pour sa contribution au développement de la finance islamique à l’ occasion du Forum International de Finance Islamique en 2006. Il a occupé dès cette époque et depuis diverses fonctions de direction stratégique au sein d’institutions financières d’envergure telles que la TAIB Bank, la Islamic Investment Company of the Gulf (IICG) ou la First Islamic Investment Bank (Arcapita).
Alberto Brugnoni
Alberto Brugnoni est le fondateur et Président du conseil d’administration de ASSAIF, l’un des plus anciens cabinets de conseil en finance islamique d’Europe. Dans les années 80, il a lancé les toutes premières transactions islamiques sur le marché international. Alberto Brugnoni préside régulièrement des forums d’envergure sur la finance islamique. Actuellement, il mène de front un projet de fonds conformes aux principes de la Shariah à Malte, visant au développement local par l’implantation de concepts de la finance islamique.
Raja Teh Maimunah Raja Abdul Aziz
Forte d’une expérience de 18 ans dans les secteurs de la banque d’investissement et de la finance islamique, Raja Teh Maimunah est PDG de la Hong Leong Islamic Bank en Malaisie et également conseillère en finance islamique au sein du Forum Mondial Economique Islamique (WIEF). Elle a précédemment occupé de hautes fonctions de direction dans des banques prestigieuses comme la Bursa Malaysia, l’International Business of Kuwait Finance House en Malaisie ou la Unicorn Investment Bank of Bahrain. Raja Teh Maimunah a été nommée femme la plus talentueuse de la finance islamique lors des Asia Islamic Banking Excellence Awards 2014 à Singapore.
Ahmed Mohamed Ali Al-Madani
Dr. Ahmed Mohamed Ali Al-Madani est le President de la Banque Islamique de Développement (IsDB) depuis 1975. Il a précedemment occupé des fonctions au sein du gouvernement saoudien en tant que ministre de l’éducation adjoint. Dr. Ahmed Mohamed Ali Al-Madani est l’auteur de nombreux articles sur l’économie islamique, la banque et l’éducation et est animé d’une forte conviction selon laquelle l’application des principes islamiques dans l’économie et la banque peut contribuer à la résolution de la crise économique au niveau mondial.
Juin 16, 2015 - 11:33 PM
Très intéressant. Instructif de pouvoir mettre des visages derrière le concept. Il serait bien que la finance en général s’inspire de celle dite « islamique ».