Les entreprises de technologie Sony et Google seraient-elles déjà en concurrence pour imaginer l’œil du futur ? C’est en tout cas ce que laissent penser les brevets déposés par les deux firmes aux Etats-Unis.
Les progrès croissants dans le domaine de la miniaturisation ont permis de développer des technologies dignes des gadgets de James Bond et permettraient d’ores et déjà de créer des lentilles de contact connectées et intelligentes.
Appareil photo pour Sony, œil bionique pour Google
Pour Sony, il s’agirait d’une lentille cachant un appareil photo miniature. Le rêve de tous les espions. Cet appareil serait relié à un terminal et pourrait être déclenché par des mouvements des yeux, par exemple par un clignement de l’œil.
Pour Google, la technologie Smart Lens est un pas de géant vers le transhumanisme. Elle devrait abriter un concentré de technologie dans une lentille intraoculaire puisant son énergie directement dans l’œil de l’utilisateur. Le dispositif intègrera une caméra, des capteurs, une batterie et une antenne plus fine qu’un cheveu qui permettra d’envoyer les informations récoltées vers un terminal extérieur.
Les lentilles connectées : une histoire de brevets
Google a déjà tenté de connecter notre regard avec les Google Glass. Mais ces lunettes de réalité augmentée développées par la firme n’ont pas vraiment remporté l’adhésion du public. Alors pourquoi donc s’obstiner en misant sur les lentilles connectées ? Certainement « au cas où », pour être prêt à s’engager lorsque le marché sera mûr.
Google parle du développement de lentilles connectées depuis déjà plus de deux ans. L’entreprise semble en réalité lancée dans une bataille de brevets avec Sony pour savoir qui sera le premier à pouvoir la développer si elle répondait dans l’avenir à la demande d’un marché, d’autant plus que Samsung semble bien parti pour entrer dans la bataille. L’entreprise coréenne aurait déjà déposé un brevet pour un modèle de lentille de réalité augmentée permettant l’affichage directement sur l’œil d’informations sur l’environnement du porteur.
Prévenir l’endormissement au volant
Pourtant le fait de connecter nos yeux pourrait bien offrir un grand nombre de fonctionnalités. Si certains craindront déjà les risques de dérapages liés au piratage potentiel de ces capteurs, on pourrait également y voir un moyen d’augmenter la sécurité, par exemple en détectant l’endormissement ou la somnolence d’un conducteur. Cela permettrait aussi à quiconque de voir à distance à travers les yeux d’un autre et, par exemple, de porter assistance à des personnes perdues en montagne. Mais ce genre de fonctionnalités était déjà envisageable avec les Google Glasses.
Des lentilles connectées pour aider les diabétiques
Cette technologie pourrait également avoir des applications médicales. Une société d’Alphabet (le nouveau nom du groupe Google) est déjà en train de développer une fonctionnalité permettant à une lentille connectée de contrôler en temps réel la glycémie de celui qui la porte, par analyse du liquide lacrymal (les larmes). Cette application serait une révolution pour les personnes atteintes de diabète. Par ailleurs, Google a signé un accord de partenariat avec la firme pharmaceutique suisse Novartis afin d’exploiter sa technologie à des fins médicales. L’un des objectifs serait notamment d’utiliser les Smart Lens pour améliorer les capacités de correction de la vue des lentilles traditionnelles.
Google veut-il contrôler notre regard ?
Bien évidemment, le projet est soumis à une pluie de critiques. Il faut dire que malgré l’accord passé avec Novartis, personne n’ignore le business model de Google basé principalement sur la publicité ciblée et sur la vente de données. Avec le développement d’un œil bionique, certains voient le risque d’introduire de la publicité directement dans notre regard ou d’orienter notre manière de voir le monde.
C’est en fait le débat qui fait rage à chaque nouvelle avancée technique dans le domaine des objets connectés. La bataille engagée entre le FBI et Apple sur l’accès aux données cryptées d’un téléphone portable dans une affaire criminelle en est le parfait exemple.
La question va au-delà du support. Qu’il s’agisse de votre cafetière connectée, de votre téléphone ou de votre lentille de contact, il s’agit de s’interroger sur le bien-fondé ou non du partage et de la commercialisation de nos données personnelles.
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