Mis en lumière par les célèbres “Dossiers de l’écran”, le service SVP fut le précurseur des renseignements par téléphone. Fondée en 1935, l’entreprise a su diversifier ses services.
SVP 11 11. Ce mantra mystérieux qui parlera assurément à celles et ceux qui ont connu la télévision des années 1970, dissimule l’aventure peu commune d’une entreprise qui fête cette année ses 86 ans d’existence.
Né de la volonté de Georges Mandel, alors ministre des PTT, le service était destiné à répondre à toutes les questions posées par les usagers parisiens, simplifiant ainsi leur vie quotidienne tout en désengorgeant les lignes téléphoniques des administrations. Pour connaître un horaire de train, un numéro de téléphone ou se renseigner sur des démarches administratives, il suffisait alors de composer SVP (soit le numéro 787) sur le cadran du téléphone pour être mis en relation avec une opératrice.
Le succès d’une telle initiative fut immédiat, poussant le service à s’agrandir, tant en termes de personnel que d’équipements. Peu à peu, la plateforme se professionnalise et devient accessible à l’ensemble de la population, tout en se constituant une gigantesque banque de données à même de répondre au plus vaste éventail de questions.
La vie après le PAF
À partir des années 1960, SVP dispose de l’un des plus grands standards téléphoniques de France, le seul à pouvoir supporter d’importants flux grâce à ses 40 lignes. En plus des 5000 appels reçus quotidiennement par son service de renseignements, l’entreprise est sollicitée par la télévision, dont les infrastructures se montrent incapables de gérer un trop grand nombre de communications simultanées.
C’est ainsi qu’apparaissent aux yeux du grand public les indicatifs SVP 11 11 (pour la première chaîne) et SVP 22 22 (pour Antenne 2), permettant aux téléspectateurs d’interagir en direct en faisant part de leurs remarques, en participant à des jeux ou en votant pour les candidates Miss France. En l’espace de quelques années, le mot “SVP” devient incontournable du paysage audiovisuel français. Pourtant, l’entreprise va amorcer dès 1990 un tournant décisif, qui a su la préserver des bouleversements induits par le numérique.
Aide à la décision
C’est en effet vers l’information professionnelle que l’entreprise se tourne alors, orientant son cœur de métier vers le BtoB. En à peine 15 années, à partir de 2005, SVP réalise une multitude d’acquisitions qui lui permettent de diversifier ses services. Conseil juridique, sanitaire, formations qualifiantes, assistance comptable s’ajoutent aux prestations initiales de l’entreprise, qui s’installe dans son nouvel immeuble de Saint-Ouen.
Aujourd’hui, SVP rassemble 350 salariés, dont 200 experts chargés de répondre le plus rapidement possible aux 2 000 questions qui leur sont posées quotidiennement. La plateforme se présente comme un service d’informations et d’aide à la décision, conseillant les entreprises privées et publiques et effectuant des veilles informationnelles dans de nombreux domaines. Le modèle économique repose quant à lui sur le principe de l’abonnement forfaitaire auprès des 7 000 clients que compte le groupe.
Informations stratégiques
Grâce à son expertise, l’entreprise a su se démarquer en fournissant les réponses les plus pointues, indisponibles via les moteurs de recherche classiques. « 80 % des questions qui nous sont posées trouvent une réponse en moins de 24 heures », affirme Audrey Perrin, présidente du groupe SVP-Kerudys. Durant la période du premier confinement, l’entreprise a pu assurer une continuité de service et répondre aux nombreuses interrogations suscitées par la crise sanitaire. Mesures d’urgence, télétravail, chômage partiel et aides aux entreprises ont constitué les principales préoccupations de ses clients, constate la présidente du groupe.
Les incertitudes propres au contexte actuel rendent plus que jamais nécessaire une expertise multisectorielle et un accès rapide à l’information, qui permettront à SVP de maintenir sa position de leader sur son secteur.
Photos : 4uatre.fr / mots-surannes.fr
