L’installation d’un aéroport de drones au Rwanda est un projet du centre Afrotech de l’Ecole fédérale polytechnique de Lausanne. L’objectif premier de cette initiative est de pallier aux difficultés de transport que connaît le pays. Grâce aux drones, ce pays africain très enclavé pourra par exemple recevoir le matériel médical nécessaire. Face à cette idée brillante, Foster +, un cabinet d’architecture et de design anglais, a accepté de prendre en charge le projet.
Pourquoi le Rwanda ? Appelé le « pays aux mille collines », le Rwanda est un pays très rural où les routes sont quasiment inexistantes. L’idée d’un transport aérien apparaît donc comme la solution idéale afin de fournir aux régions les plus en retrait le matériel indispensable en matière de santé.
Le projet a notamment pour vocation de créer une clinique de santé aux alentours de l’aéroport, ainsi qu’un centre de fabrication de drones supplémentaires. Outre le matériel médical, des outils technologiques et autres marchandises pourront être transportés lorsque le réseau de drones sera davantage développé. A terme, 40 aéroports de drones sont prévus dans le pays entier.
Red Line : un projet piloté par le cabinet Fosters +
Au mois de septembre, le très renommé architecte Norman Foster a exprimé le souhait de prendre en charge le projet, suite à la proposition de Jonathan Ledgard, directeur du centre Afrotech de l’Ecole polytechnique de Lausanne.
Si Norman Foster a créé le plus grand aéroport du monde à Pékin, la réalisation d’un aéroport de drones au Rwanda représente un défi d’une toute autre envergure.
Le cabinet Fosters + a alors proposé le plan de l’aéroport, composé de trois dômes pouvant accueillir des dizaines de drones. Les appareils mesureront 3 mètres de large et seront capables de transporter 10kg de marchandises dans un rayon de 100km. La moitié du pays sera ainsi couverte par le réseau de transport par drones. Ce projet ambitieux est estimé à 15 millions d’euros au total et s’étalera sur quatre ans.
La nécessité d’un cadre gouvernemental autour du projet Red Line
L’office rwandais de l’aviation civile (ORAC) a mis en place un projet de réglementation qui sera soumis au Conseil des ministres afin de valider le projet. Cette réglementation est d’autant plus utile qu’elle facilitera l’initiative de projets similaires dans le futur. L’objectif, selon Tonny Barigye, responsable des relations publiques de l’ORAC, est que la technologie se développe de manière sécurisée, certaine et efficace.
Le centre Afrotech a annoncé qu’à terme, les drones pourront assurer environ 15% du transport de marchandises dans les pays équipés d’aéroports. Certains parlent même de « drone-révolution » pour l’Afrique.
Le projet « Red Line » est novateur car son intérêt est humanitaire et commercial. Il se distingue ainsi des bases militaires de drones dont dispose déjà l’armée américaine. Le drone en Afrique ne sera plus qu’une arme de guerre mais un outil de progrès social, sanitaire et économique. Premier décollage en 2016… bon vol !
