Dom Hofmann est le créateur de deux applications mobiles. Vine qui permet d’enregistrer de courtes vidéos (6 secondes) et de les partager sur la toile. Et Byte, une application de création de Gifs mixé à du son. Vine est devenu très vite une des applications gratuites les plus téléchargées sur l’App Store et a donné à Dom Hofmann ses lettres de noblesse dans le milieu. Début 2016, il a dévoilé sa nouvelle application Peach.
Peach c’est un mélange de tout ce qui existe déjà en termes d’application sociale. Line, Snapchat, Yo, Facebook, etc. … Toutes sont passées sous la moulinette de Dom Hofmann afin de réaliser Peach. Hofmann propose ainsi une approche assumée et plus jeune des réseaux sociaux, cela à travers la création de contenu notamment. Une application empreint de l’univers japonais avec de nouvelles possibilités variées et ludiques en matière de contenu. Et le réseau social devient un jeu.
Encore une autre application pour les ados
Vous avez quelques choses à dire ? Peach vous propose mille et une façons de vous exprimer. Vous pouvez réagir à une publication d’un ami grâce à des émoticônes illustrant une palette d’émotions.
Peach propose la possibilité de mettre en image et d’aller loin dans le détail et la création d’un message avec un design largement inspiré par le monde des mangas et des teenagers nippons.
D’ailleurs la cible est clairement adolescente, même si elle s’adresse, selon son créateur, à tous. Cela grâce à des godilles de toute sorte, gifts, smiley, son, mini-vidéo, de mini-dessins mais également de nouvelles possibilités rendant l’application toujours plus visuelle et interactive.
Toujours plus d’options
Peach comporte des mots magiques, qui permettent d’interpeller un ami, à l’image des « pokes » sur Facebook. On peut ainsi envoyer un baiser ou un « bop » à un ami, sans oublier bien sûr, des émoticônes pour accompagner notre message. La musique a aussi sa place sur Peach. Il est possible de partager des chansons qui seront identifiées par Peach, de la même manière que Shazam, permettant ainsi l’écoute sur Spotify ou Apple Music. Certains investisseurs y voient déjà, avec cet outil, de futures possibilités commerciales.
Les utilisateurs de Peach peuvent tout partager : photos, vidéos, liens et même le pourcentage de leur batterie. L’utilisateur peut aussi modifier la taille des caractères de son message en précisant « Crier ». Parmi les mots clés on retrouve : GIF, Héré, water, mauve, time, date, TV, movie, water, gamme … Ces mots clés permettront de customiser le texte et de l’enrichir dans sa forme et son interactivité. Peach réunit un ensemble d’options de différents réseaux sociaux, Facebook, Snapchat, Twitter … et bien d’autres.
Peach arriva-t-il à se faire une place au soleil ?
Mais alors pourquoi faire sur Peach ce que l’on fait déjà ailleurs ? Instagram, Facebook ou Whatsapp ont déjà un grand nombre d’utilisateurs or, pour une application sociale, c’est le nerf de la guerre. Car si Peach en a déjà séduit quelques uns, ces derniers regrettent le manque d’abonnés quand d’autres ne comprennent pas comment utiliser l’application. Trop d’options tuent l’option.
Aux États-Unis, Peach s’est rapidement classé dans le top des applications les plus téléchargées de tout l’App Store et au top classement des applications sociales, mais d’autres applis arrivent déjà sur le marché, comme Stolen. Comment s’assurer que Peach ne subisse pas le même sort que Meerkat, Ello ou encore Beme, autant d’applications sociales tombées dans l’oubli.
« Notre mission est d’acquérir la plus grande réserve au monde de colle, puis d’utiliser cette colle pour lier les idées – et un jour, les gens – ensemble, pour toujours » affirme Dom Hofmann. L’avenir de Peach va dépendre de comment ses jeunes utilisateurs se l’approprient, à l’image de Vine, où de véritables stars sont nées au travers de ces vidéos de 6 secondes. Une tendance s’est créée et a permis le succès de cette application. Mais pour combien de temps ?
Un nouveau marché, de nouveaux enjeux
Et si les applications étaient entrées dans la catégorie des objets virtuels de consommation, ancrées dans un style de vie, elles s’utilisent, se consomment, puis soit l’application se renouvelle soit elle fait partie d’un moment, une époque au même titre qu’une mode. Peach emprunte à tous ces concurrents et a trois destins possibles : détrôner une application, arriver à prendre un segment de marché ou… disparaître.
On remarque qu’au fur et à mesure que le marché évolue, il y a une véritable concentration des gros acteurs. Facebook rachète Instagram et Whatsapp, Twitter a racheté Vine, formant ainsi des acteurs toujours plus importants et difficiles à concurrencer. Alors l’avenir de Peach serait-il de monter pour se faire acheter par un plus gros ? Possible, sauf que Peach ne propose qu’une synthèse de ce qui existe déjà, alors une mise à jour de Facebook ou Whatsapp sera peut-être suffisante pour rendre obsolète l’application de Hofmann.
Notons que Line, application du gérant Coréen Naver, a développé son chiffre d’affaire grâce à la vente de « stickers », emoticones et vignette d’humeur. Et la Chine n’est pas en reste, avec Wechat et ses 400 millions d’utilisateurs. Les concurrents asiatiques ont la force du nombre en matière d’utilisateurs. Ils arrivent aussi via la vente de produits et services annexes à être extrêmement rentables.
Avec les géants de la Silicon Valley et les concurrents asiatiques aux modèles économiques différents mais tous très offensif face à lui, Hofmann peut éventuellement compter sur la compétition qui anime Facebook et Google et qui les mène à acheter parfois des applications montrant un potentiel, afin d’éviter qu’elle ne tombe sous le joug du concurrent.
