Annoncée en mai dernier lors de la conférence Google I/O 2016 à Mountain View en Californie, l’application de messagerie Google Allo est disponible depuis le 21 septembre gratuitement sur iOS (uniquement aux Etats-Unis) et sur Android. Malgré l’arrivée tardive de Google Allo dans l’univers des applications de discussion instantanée déjà investi par WhatsApp, Apple Messages, ou Facebook Messenger, l’application a rencontré un vrai succès dépassant la barre des 5 millions de téléchargements une semaine à peine après son lancement officiel.
L’intelligence artificielle au service de Google Allo
Google Allo mise tout sur l’innovation pour se démarquer de ses concurrents et convaincre de nouveaux utilisateurs. En plus des fonctionnalités classiques, la véritable réussite de Google Allo passe par un assistant intelligent qui aide l’utilisateur à répondre à n’importe laquelle de ses questions. Cet assistant est présent dans l’application sous la forme d’un chatbot – alliage de «tchat» (conversation) et de «bot» (suffixe de robot) – auquel on peut poser toutes sortes de questions à l’écrit comme à l’oral. Les questions peuvent aller du simple « Quel temps fait-il aujourd’hui ? » à « Où puis-je manger chinois dans le quartier ? » ou « Y a-t-il des expositions d’art moderne près de chez moi ? ».
Un assistant virtuel rapide et malin
La reconnaissance d’images est un des points forts de l’application. Google Assistant est, par exemple, non seulement capable de reconnaître un chien sur une image, mais de donner également sa race. Il est également possible de convier Google Assistant dans n’importe quelle conversation. Pour cela, il suffit de taper @Google en début de message. Toute la force de Google Allo réside dans sa capacité à interroger de nombreux services Google tels que Google Search, Google Image, Google Agenda, Google Drive, Google Maps, ou YouTube.
Google Assistant peut également s’intégrer aux conversations et interagir comme une troisième personne en proposant des suggestions en lien avec le contenu des messages reçus. Pour le moment assez simples, ces suggestions permettent à l’utilisateur de gagner du temps en lui évitant de taper des réponses attendues, comme « OK, je suis partant » ou « Non, je suis occupé ».
Les limites de Google Allo
Toutefois, l’assistant de Google Allo présente quelques limites. Non bilingue, il ne fonctionne pour l’instant qu’en anglais et si l’utilisateur lui adresse une question en français, l’application n’affichera que la première réponse d’une recherche classique sur Google. Il est également regrettable que, contrairement aux autres applications de messagerie instantanée, Google Allo n’intègre pas les sms et ne permet pas de passer des appels téléphoniques.
Autre critique majeure adressée à Google Allo par le lanceur d’alerte Edward Snowden : le non-chiffrage par défaut de l’application engendrant le stockage des messages des utilisateurs sur les serveurs de l’entreprise, ce qui interroge sur la confidentialité des données personnelles. Même si l’application propose un mode incognito que les utilisateurs peuvent activer, dans lequel les messages sont chiffrés et supprimés au bout d’une durée prédéfinie par l’utilisateur, Google Assistant, le principal attrait de l’application, n’est pas utilisable avec cette option.
Grâce à son lancement réussi, Google Allo rejoint ainsi son application jumelle Google Duo, application d’appels vidéo. Toutefois, alors que cette dernière montre déjà des signes de faiblesses, le temps nous dira si Google Allo a véritablement réussi son pari centré sur l’intelligence artificielle de son assistant virtuel.
