Tradition et fantaisie : l’élégance selon Artling

Nichée à Saint-Germain des Prés, la maison Artling propose costume, veste et smoking sur mesure. Renouant avec l’art des maitres tailleurs, Martial Arnaud son fondateur, y dessine une élégance entre tradition et fantaisie.

Lorsqu’il décide de créer une veste de voyage, la « Globe-trotter », Martial Arnaud, fondateur de la maison Artling, va prendre le temps d’aller dénicher un tissu ancien dont l’usage est aujourd’hui presque perdu. Le Fresco, est une laine créée par J&J Minnis, qui associe qualités élastiques, thermiques et élégance. On peut la plier, la froisser sans qu’elle se déforme. Elle supporte aussi bien les latitudes tempérées que les climats chauds. La « Globe-trotter » en utilise toutes les qualités pour devenir la veste idéale du baroudeur élégant.

La recherche de l’étoffe rare

La recherche de l’étoffe noble, rare est une marque de fabrique de la maison Artling. Lorsqu’un client entre dans la boutique de la rue du Dragon, dans le quartier de Saint Germain des Prés à Paris, il a le choix entre plus de 3000 références d’étoffes – mohair, cuir, laine, flanelle, serge ou jersey – estampillées par les plus grands tisseurs de la place : Loro Piana, Ermenegildo Zegna, Holland & Sherry et Scabal. Ces signatures sont à elles seules la marque d’une grande maison. Nous sommes dans le monde de la haute élégance. Qualité et raffinement l’emportent sur le simple jeu de l’offre et de la demande. Il ne suffit pas pour un créateur de passer commande pour être livré. Il lui faut prouver qu’il est digne de la noblesse des étoffes qui lui seront ainsi confiées. Martial Arnaud a voyagé pendant plus d’un an, notamment en Angleterre et en Italie, pour s’attacher les meilleurs tissus des établissements de prestige.

Créer sa propre élégance

Ce fut d’ailleurs pour lui, la partie la plus éprouvante de son apprentissage. Car Martial Arnaud n’a pas toujours été créateur d’élégance. Avant de dessiner les costumes des hommes d’affaires, il les portait. Jeune financier, ayant fait des études à Paris Dauphine, Martial Arnaud avait rejoint le cabinet KPMG ou il s’était spécialisé dans la gestion des risques. Mais l’élégance est chez lui plus qu’une passion, c’est un mode de vie. Et l’uniformité des costumes qu’on lui proposait a fini par le convaincre de passer de l’autre côté du comptoir. Il suit alors une formation de maître tailleur. Puis il monte en 2010 sa propre maison. Son crédo : allier tradition et fantaisie. L’élégance plus qu’une simple apparence, doit être un trait de personnalité, une signature.

On ne vient pas chez Artling pour acheter un vêtement, on vient pour le créer. C’est toujours un maître tailleur qui prend les mesures. Le choix de la coupe se fait après une longue discussion. Couleurs, surpiqures, boutons, revers, col, tout fait l’objet d’un choix. Il s’agit de dessiner une pièce unique adaptée à une morphologie, une allure, une personnalité.

L’art de la doublure

Et puis, il ya la touche secrète de Martial Arnaud : la doublure. Le nom d’Artling lui rend d’ailleurs hommage. C’est un jeu sur l’expression « the art of lining » (l’art de la doublure). La doublure c’est la part secrète, cachée du vêtement. Elle ne se dévoile qu’à l’improviste et pour quelques secondes à peine. Pour Martial Arnaud, la doublure doit donner une idée du mystère de celui qui la porte. Artling en propose plus de 100 modèles ; parfois fabriqués en série limitée et en exclusivité. Elles vont des plus classiques, discrètes et unies, aux plus fantaisistes telles des bayadères colorées, des motifs Paisley Liberty (rappelant le cachemire iranien) ou des représentations « So british » de l’Union-Jack.

On pourra ainsi découvrir derrière l’élégance discrète d’un costume pied de poule, porté comme il se doit avec un gilet uni, de belles figures de pinups venues subrepticement se glisser dans le secret du vêtement. S’inspirer du meilleur de la tradition pour exprimer le plus original de la personnalité, telle est l’idée de l’élégance selon Artling. Existe-t-il une autre définition du style ?