Space Exploration Technologies lance son deuxième satellite de communication ! L’ascension de l’Américain SpaceX a de quoi faire frémir Arianespace. SpaceX est dotée de tous les moyens nécessaires pour partir à l’assaut de l’espace, et son ambition dévorante est un sujet de préoccupation chez ses concurrents.
Créée en 2002, Space Exploration Technologies (SpaceX) vient de lancer son deuxième satellite de communication, avec un franc succès, et ce, à peine un mois près avoir lancé le premier. Grâce à ses prix compétitifs, SpaceX entend bien occuper une place prépondérante sur le marché de l’industrie mondiale des lanceurs. L’alliance prochaine entre Airbus et Safran suffira-t-elle à maintenir Arianespace à la tête de l’aérospatiale ?
Un esprit de start-up
Bien que SpaceX soit dotée d’un hall de montage pharaonique et compte désormais sur l’expertise de plus de 3 000 ingénieurs et techniciens, la société américaine a su garder son esprit de start-up. Ainsi, elle a su rester à l’abri des lourdeurs bureaucratiques propres aux industries d’Etat. Les tables de ping-pong et le bar à yaourt installés dans l’enceinte de la société à Hawthorne, près de Los Angeles, témoignent d’une simplicité digne d’une start-up. Néanmoins, c’est grâce à la flexibilité de son management, à la célérité des prises de décisions, mais surtout, à la réduction constante des coûts, que SpaceX s’impose peu à peu dans l’industrie mondiale des lanceurs.
Un patron enclin à l’originalité
A la tête de Space Exploration Technologies, se trouve un homme que d’aucuns qualifient d’emblée d’original. Elon Musk, 43 ans, Canadien d’origine sud-africaine, titulaire d’un double diplôme de physique théorique et de business délivré par la célèbre Upenn University de Pennsylvanie, s’est imposé – en l’espace d’une décennie – comme une figure du renouveau scientifique aux Etats-Unis. Jusque là, rien d’extrêmement original. Là où Elon Musk fait entrer en jeu son originalité, c’est lorsqu’il choisit d’installer à l’entrée du siège social de SpaceX une gigantesque roue de gruyère d’une dizaine de kilos, rapportée en 2010 de deux expéditions autour de la terre. En passant près d’une fromagerie à proximité de son palace de Beverly Hills, la nouvelle icône de l’aérospatiale américaine a eu l’idée de faire un clin d’œil remarqué aux hiérarques du milieu spatial. En exposant cette roue de gruyère dans sa société, Elon Musk a voulu symboliser la compétitivité de SpaceX, ainsi que la démocratisation du cosmos en vue de sa conquête. Ce patron original rêve de « transformer l’humanité en espèce interplanétaire ». Il va même jusqu’à prôner l’installation de colonies sur la planète Mars afin d’offrir aux Terriens la possibilité de fuir leur planète en proie à un avenir désastreux. Ces projets farfelus et cette ambition dévorante non dissimulée suscite chez ses pairs à la fois une admiration et une légère inquiétude quant à la santé mentale de ce brillant taciturne qui sait pourtant occuper l’espace, à proprement parler. En effet, il s’est invité au cinéma en jouant son propre rôle dans Iron Man 2.
Le lancement des Falcon Heavy
Laissons de côté l’icône fantasque, néanmoins homme d’affaires hors pair, pour en revenir aux lanceurs de SpaceX. Le 3 décembre 2013, ce fut un premier pari réussi pour Elon Musk : le lanceur Falcon a mis en orbite géostationnaire un satellite de télécommunications appartenant à l’opérateur SES. Fort d’un nouveau succès en tout début d’année, les lancements ont repris ce printemps et doivent se poursuivre durant l’été. Dès 2017, les Falcon Heavy pourront emmener des astronautes vers leur station spatiale, avant de se lancer à l’assaut de la planète Mars. Elon Musk prévoit déjà d’y installer des machines qui fabriqueraient des engrais à partir du dioxyde de carbone, du nitrogène et de la glace souterraine se trouvant sur la planète rouge. Tout cela servirait à une colonie de 80 000 habitants installés sous des coupoles translucides. Pour la coquette somme de 500 000 dollars, vous pourrez, si cela vous tente, faire partie de la dizaine de passagers envoyés en éclaireurs…
Décidément, rien ne semble pouvoir arrêter la firme américaine SpaceX dans sa conquête de l’espace !
