Invité de l’Elysée depuis 2013, chroniqueur de l’émission « Salut les Terriens » de Canal+ depuis 2014, NAO (« now ») le robot s’invite maintenant chez Darty et devient conseiller de vente.
Depuis le début de l’année, le robot NAO, 58 cm de haut, conseille les consommateurs du groupe d’électro-ménager Darty à Paris, Nice et Marseille. Fin mars, c’était au tour de Lille de se familiariser avec ce petit robot. Il indique aux visiteurs de Darty comment accéder aux divers services offerts par le magasin, présente les produits disponibles en détail et assiste les vendeurs en leur signalant la présence de nouveaux clients.
Conçu depuis 2004 par la société française spécialisée Aldebaran, Nao est originellement dédié à l’accompagnement des personnes et des étudiants dans leurs cursus. L’une de ses toutes premières applications était par exemple l’accompagnement scolaire depuis des écoliers du primaire à des étudiants à l’université dans leurs classes d’informatique ou de sciences dans plus de 70 pays du monde. Il a été lancé sur le marché en 2011 pour que les particuliers puissent se l’approprier. En 2015, plus de 5000 petits Naos sont en service dans plus de 50 pays.
Aujourd’hui, Nao fait un pas de plus et entre dans l’économie. Il se consacre maintenant à l’accompagnement des clients de Darty pour augmenter l’expérience de service proposé par le groupe dans la vente des lampes connectées de Philips. Il s’agit d’une période de test pour la marque afin d’étudier la réaction des clients et des employés à l’intégration de ces petits robots dans leurs équipes.
Robot ou cobot ?
Nao est un « cobot » (robot collaboratif). Il n’est pas créé pour remplacer l’homme mais plutôt pour collaborer avec lui. À ce titre, la « cobotique » veut à présent permettre aux entreprises de s’industrialiser en allant plus loin dans l’automatisation afin de regagner une productivité et une compétitivité sans avoir besoin de délocaliser. Darty espère ainsi augmenter sa productivité en automatisant toutes les tâches répétitives. Mais Nao est aujourd’hui sensé créer des emplois sans en détruire et il transforme en effet déjà certains emplois. Nao peut en effet comprendre des mots de base, comme « tablette », et répondre avec des messages préenregistrés tels que le nombre de tablettes présentes dans le magasin ainsi que le rayon où elles se situent. Il comprend et parle également plusieurs langues. Darty s’est déjà servi de lui pour communiquer avec ses visiteurs de Corée du Sud par exemple.
Avec ses 5kgs, il fonctionne un peu à la manière d’un smartphone car il faut installer des applications pour augmenter sa capacité d’intelligence artificielle. Son système repose sur le même que la voix artificielle de Google ou que celle du logiciel Siri sur iPhone. Il se connecte par Internet à des smart-télévisions pour mieux renseigner le client sur les spécificités d’un produit. Un logiciel spécial a été développé pour permettre à Nao de remplir son rôle de « super-démonstateur ».
Nao un cobot séducteur
Darty est le premier détaillant français à embaucher Nao pour effectuer des démonstrations de produits et aiguiller le client sur les choix qu’il peut réaliser. On ignore donc encore le futur de Nao dans le marketing. La plupart des clients de la chaîne Darty ont en effet du mal à réaliser et trouvent l’introduction de ce cobot humanoïde unique dans leur expérience d’achat. Par exemple, si le client sourit, Nao le sent par ses capteurs et continue son discours. Devant cette toute nouvelle expérience, il est donc difficile de savoir exactement l’avenir réservé à Nao dans le domaine du marketing.
Pourtant aux États-Unis, l’entreprise spécialisée dans les services financiers Cornerstone Capital Group est d’avis que ce changement dans le comportement des entreprises est une bonne opportunité. Adopter des cobots, notamment dans l’industrie alimentaire et les restaurants, est une occasion de protéger les marges de profit en réduisant le coût de la main d’œuvre par exemple ou augmenter le nombre de ventes.
Aussi, au Japon, Pepper, la grande sœur de Nao, est devenue hôtesse d’accueil dans une soixantaine de magasins d’un opérateur télécoms, Softbank. Le Japonais espère pouvoir en munir ses 1200 boutiques. Ce dernier détient aujourd’hui 78,5% du capital de la société française Aldebaran qui fabrique ces cobots. Pepper est désormais attendue dans les boutiques Nescafé au Japon pour accueillir, divertir et informer les clients sur les divers produits disponibles.
Mai 11, 2015 - 09:51 PM
On voit venir à grande allure le monde des machines humanoïdes. Fait-il s’en réjouir? On peut déjà imaginer tous les emplois néfastes de ce genre d’inventions. Cela ressemble un peu au pire scénarios d’anticipation.