Jacques-Antoine Granjon est le fondateur du site de déstockage en ligne ventes-privees.com, ce qui lui a valu sa fortune classée aujourd’hui au 65ème rang des fortunes françaises par le magazine Challenges. Portrait d’un patron aussi excentrique que bienveillant, roi de l’e-commerce français.
Il fait sans doute partie des hommes d’affaire français les plus atypiques et suscite l’admiration par son parcours et l’étonnement par son look rock ‘n’ roll et rebelle : longue crinière jusqu’aux épaules, jean troué, bagues indiennes aux doigts. Jacques Antoine Granjon fait partie de ceux qu’on appelle les self-made-men. Il s’enorgueillit d’avoir tout fait pour ne jamais avoir à passer un entretien d’embauche de sa vie en créant, dès 22 ans à sa sortie d’école de commerce, sa première entreprise. Il loue alors à Paris un local de stockage et s’associe avec un ami, Julien Sorbac, pour revendre à des magasins spécialisés dans le commerce low-cost, des vêtements en fin de série. Ce projet deviendra la société Cofotex S.A. lourde, 6 années plus tard, de 80 millions de francs de chiffre d’affaire.
Attraper le train Internet
Après une quinzaine d’année de succès, de croissance, d’argent rapide et facile et de sorties bling-bling, la société connait ses premières difficultés au tout début des années 2000. Les marques de mode discount font leur apparition, enlevant du sens et de la pertinence au métier de soldeur. Cela va de pair avec le développement du web 2.0 et l’explosion de la bulle Internet. JAG et sa bande ont alors l’idée de décliner leur entreprise en un site d’e-commerce et lancent ventes-privees.com. Le site offre des produits de marque à prix soldés durant un temps limité et donne au client le sentiment d’être unique en étant parrainé par un tiers. La gigantesque braderie en ligne propose des produits allant des lunettes de soleil aux sacs à main, en passant par un choix illimité d’articles de mode.
Malgré des débuts difficiles, principalement dus au scepticisme des marques qui craignent de ternir leur image en proposant des articles en ligne à prix bradés, le chiffre d’affaire finit par exploser après 2005. Cela notamment grâce à l’introduction sur le site d’une célèbre marque de lingerie.
Depuis, le site s’est amplement développé, étendu à de nombreux pays d’Europe et à de nouveaux domaines de ventes, tels que la musique. Il a ainsi obtenu l’exclusivité de la sortie de l’album Kabaret de Patricia Kaas en 2009 et a séduit d’autres artistes tels qu’Iggy Pop… La société emploie aujourd’hui 1800 personnes et pesait, en 2012, 1,3 milliards d’euros de chiffre d’affaire.
Succès et humanité
JAG incarne aujourd’hui le succès incontestable de l’e-commerce français. Lancée à la conquête des Etats-Unis avec un nouveau site d’évènementiel en ligne en partenariat avec le groupe financer American Express, création d’une agence de conseil en e-commerce et d’une école des métiers de l’Internet, rachat du théâtre de Paris… rien de lui fait peur. Entrepreneur irréductible, il flaire les aubaines, se lance et, souvent, fait mouche.
En dépit de ses réussites et des nombreux titres qui en attestent (élu Entrepreneur de l’année 2009 par les BFM awards, Businessman de l’année 2010 selon le magazine GQ, Personnalité de l’année 2011 des Trophées LSA de l’Innovation, etc.), il reste un patron bienveillant, décontracté et intègre. Il veille scrupuleusement à respecter, au sein de son entreprise, des valeurs profondes : responsabilité, créativité, exigence et engagement. Sans oublier la beauté de l’art dont il est un grand amateur, déplorant la laideur de l’environnement dans lequel on force souvent les employés à évoluer.
Avec tout l’anticonformisme et le franc-parler qui le caractérise, il déclare qu’il vaut « mieux avoir les cheveux longs et propres que courts et sales ». Métaphore lourde de sens ; JAG ne s’arrête pas aux apparences. Il va chercher plus loin, sur le chemin semé d’embuches, de courbes et de demi-tours qui l’a mené à la réussite.
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