Instagram : la « Story » de Kevin Systrom

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Il se serait voulu DJ, mais ce sont d’autres passions qui auront finalement façonné sa carrière. Pourtant, Kevin Systrom a passé son adolescence à rêver de platines et de vinyles, et a même débuté une carrière prometteuse dans les clubs de Boston alors qu’il était encore mineur. Mais l’étudiant de Stanford disposait aussi d’autres talents notamment en matière de photographie et de programmation. Deux ingrédients qui, saupoudrés d’une bonne dose d’imagination, ont contribué à la création et au succès d’Instagram.

Un milliard de dollars, un milliard d’utilisateurs

L’information aura fait couler beaucoup d’encre dans le microcosme de la Silicon Valley : le 24 septembre 2018, Kevin Systrom et Mike Krieger, tous deux cofondateurs d’Instagram, ont brusquement annoncé leur départ du célèbre réseau social après huit années passées à sa tête.

Cette démission fait suite à de multiples désaccords avec Mark Zuckerberg qui, en 2012, s’était porté acquéreur de l’application après avoir déboursé la somme d’un milliard de dollars, tout en garantissant à la direction une totale indépendance. Promesse mise à mal par les changements de stratégie intervenus depuis lors au sein de l’entreprise. Cette prise de distance se veut salutaire pour Kevin Systrom, qui a déclaré profiter de cette période de temps libre pour « explorer à nouveau notre curiosité et notre créativité ».

Un photographe aux platines

De la créativité, Kevin Systrom n’en manque pas, lui qui avoue s’investir sans compter dans tous ses hobbies. Ce fils de bonne famille, natif d’Holliston dans le Massachusetts, a dès l’âge de 12 ans découvert la programmation, initié dans ce domaine par sa mère et son oncle. Mais c’est la musique qui l’obsède, au point d’insister, alors adolescent, pour travailler dans un célèbre magasin de vinyles de Boston. Malgré son jeune âge, il est autorisé à exercer quelques heures par semaine en tant que vendeur, et ses connaissances lui permettent de briller comme DJ.

Le voilà, mentant sur son âge, derrière les platines en train d’animer les soirées dans des clubs très tendance de la Nouvelle-Angleterre. Ce qui ne l’empêche pas de se montrer studieux dans ses études : élève de la prestigieuse université de Stanford, il y suit un cursus d’ingénieur en informatique tout en s’investissant dans le club de photographie.

Finir ses études avant tout

Alors qu’il effectue un stage dans cette matière à Florence, son professeur l’initie à la pratique de l’argentique par le biais d’un Holga. Ces appareils tout en plastique fabriqués en Chine, dont les images se reconnaissent entre mille, bénéficient alors d’une grande popularité dans le milieu des photographes. Séduit, Kevin Systrom cherche à en reproduire le rendu avec des photos numériques. Un aspect qui sera plus tard étendu avec les filtres disponibles dans Instagram.

Mais pour l’heure, un autre début de carrière attend Kevin Systrom qui, alors qu’il fréquente encore les bancs de l’université, reçoit une proposition d’embauche de la part d’un tout nouveau réseau social nommé Facebook.

Mais le jeune Kevin préfère terminer ses études et trouve finalement un emploi chez Google, tout en songeant à un concept inédit ayant pour thème la photographie. Ses amis Evan Williams et Jack Dorsey, qui ont tous les deux cofondé Twitter, l’encouragent à concrétiser son projet et c’est en 2010, épaulé par Mike Krieger, qu’il lance Instagram, un réseau social ambitieux basé sur le partage d’images et s’appuyant sur les performances de plus en plus élevées des smartphones. La possibilité de rajouter des filtres fini d’assurer le succès de l’application dont les téléchargements massifs du premier jour font littéralement sauter les serveurs.

Un succès sans filtre

Depuis son lancement, Instagram n’a cessé d’agrandir le cercle de ses utilisateurs, au point de se placer sur le podium des réseaux sociaux les plus fréquentés derrière Facebook et YouTube. Deux ans après son lancement, le rachat par Mark Zuckerberg a transformé ses créateurs en milliardaires, plaçant Kevin Systrom sous les feux de la rampe.

Loin des scandales, marié et père d’une petite fille, l’entrepreneur entend bien profiter de cette période de chômage pour se consacrer à ses passe-temps préférés : le cyclisme, les voyages et surtout la mode dont il fréquente assidûment les défilés et compte de nombreuses amitiés parmi les créateurs. Rien n’a filtré, pour le moment, quant à ses futurs projets. Un nouveau chapitre dans la carrière de ce jeune milliardaire de 35 ans reste donc encore à écrire.

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