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Le « locavorisme » : un nouveau modèle de consommation ?

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Lors de l’opération Mangeons Local en Ile-de-France, des manifestations visant à promouvoir la consommation de denrées alimentaires produites localement ont eu lieu du 12 au 27 septembre 2015 à Paris. Une occasion de promouvoir le « locavorisme » et les circuits courts de distribution.

Manger local, circuit court, « locavorisme »…autant de termes en vogue qui invitent à redéfinir nos habitudes de consommation, pour réduire les intermédiaires de distribution et manger des produits frais et de qualité. Le « consommer local » expliqué en quelques mots.

Le site jemangelocal.fr nous éclaire sur la démarche « locavore ». Celle-ci repose sur trois piliers : la proximité (la production a été effectué dans un rayon de 150-200km maximum), le circuit-court (la chaine de distribution entre le producteur et le consommateur comporte au maximum un intermédiaire) et la traçabilité (il est possible de connaître l’origine du produit). Le « locavorisme » implique donc de consommer des produits de saison, provenant de petits producteurs locaux, qui sont plus respectueux de l’environnement et de meilleure qualité que ceux issus de la production industrielle.

Repenser notre alimentation: consommer local

Les circuits courts représenteraient actuellement seulement 10% de la production française, en opposition aux circuits longs de producteurs-expéditeurs, d’import-ré-export et de gros qui constituent la majorité écrasante de la production et du commerce agricole en France. Ce mode de commercialisation visant à réduire la chaine de distribution mériterait toutefois d’être promu.

Il s’agit en effet d’un deal gagnant-gagnant pour les producteurs comme les consommateurs. Pour le producteur, qui voit son activité dynamisée par une demande directe et ne lui imposant pas des réduire drastiquement ses prix. Pour le consommateur, qui garnit ainsi son assiette de produits locaux de saison plus frais que ceux disponibles dans les grandes chaines de distribution, améliorant ainsi la qualité (et le goût) de son alimentation. Une initiative salutaire alors que les consommateurs européens se préoccupent de plus en plus du contenu de leurs assiettes .En effet des études ont mis en valeur que 71% des Français préfèrent consommer des produits locaux et 83% des Européens se soucient de l’empreinte écologique de leurs achats.

Deux bonnes actions en une: aider la planète et les agriculteurs

Et le « locavorisme » offre en effet le double avantage de réduire l’empreinte écologique des produits consommés, et d’aider les petites et moyennes exploitations agricoles.

locavorisme agricutlureConsommer local, c’est bon pour la planète. La biodiversité des cultures agricoles est en chute libre : plus de 75% des variétés cultivées dans le monde ont disparu depuis 1990 selon, 30% des terres agricoles sont devenues stériles, et 70% sont utilisées pour produire des céréales qui servent non pas à nourrir la population mondiale mais le bétail – on estime que pour 1 kilo de bœuf il faut produire de 7 à 12 kilos de céréales, et ce kilo émet entre 50 et 100 fois plus de gaz à effet de serre qu’un kilo de blé. En France, l’autonomie alimentaire des régions est réduite entre 10 et 25%, le reste étant produit pour l’export – il faut savoir qu’une denrée alimentaire effectue en moyenne entre 2400 et 4800 kilomètres avant d’atterrir dans l’assiette du consommateur. Des chiffres alarmants, alors que consommer des produits locaux cultivés dans le respect de l’environnement permet de respecter la richesse des terres arables et de réduire l’empreinte écologique de nos paniers.

 
Consommer local c’est aussi favoriser le développement de petites exploitations agricoles et assurer un revenu équitable aux agriculteurs. Un argument de poids alors qu’en France une des 500 000 exploitations agricoles disparaît toutes les vingt minutes et que 40% des agriculteurs ont un revenu inférieur au SMIC, dont 25% inférieur au RSA. Les agriculteurs représentent désormais à peine 3% de la population active avec un effectif inférieur à million, et cette profession est tristement célèbre pour son taux élevé de suicide (un suicide par jour en France en moyenne). Consommer local permet de dynamiser l’économie locale en assurant aux agriculteurs des petites et moyennes exploitations un revenu décent et leur permettant d’éviter les pressions d’une grande distribution qui ne cesse de tirer les prix vers le bas.

Les initiatives existantes

Autant de bonnes raisons de manger des produits locaux. Mais concrètement, comment cela est-il possible? Le ministère de l’Agriculture a créé une page qui fait l’inventaire de toutes les initiatives qui existent à l’échelle nationale, régionale et même celles soutenues par la grande distribution. Le site locavores.fr propose quant à lui un annuaire de toutes les circuits de consommation locaux en France qui se décline par région et répertorie tous les vendeurs de produits locaux – que ce soit directement les producteurs, des boutiques bio, des marchés locaux, les AMAP ou les sites de type la Ruche qui dit oui. Le journal Le Figaro a proposé sa sélection des tables « locavores » à Paris, pour pouvoir manger local même au restaurant.

On y trouve en bonne place les associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP). Ces associations créent un lien direct entre les producteurs et les consommateurs qui définissent les denrées de saison, la quantité et la qualité qui vont être produites chaque semaine ainsi qu’un prix négocié et équitable pour les deux parties. Les paniers ainsi constitués sont déposés dans un lieu unique généralement une fois par semaine, ce qui contraint les consommateurs à se déplacer mais leur fait bénéficier de produits frais, locaux et de saison. Leur nombre a été multiplié par huit en 2007 et 2010, il en existerait plus de 4000 en France à l’heure actuelle.

Il est également possible de commander en ligne ses produits. La Ruche qui dit oui, à mi chemin entre l’AMAP et l’application smartphone, propose ainsi d’acheter des produits du terroir en ligne à des producteurs locaux qui seuls fixent leur prix. Comme pour les AMAP, le consommateur va chercher son panier dans « une ruche », c’est à dire un poids de livraison défini au préalable. D’autres sites mettent en relation des producteurs et des consommateurs qui se trouvent dans le même périmètre géographique : des applications comme Keldelice, Bienvenue à la Ferme ou Baladovore permettent ainsi de localiser les producteurs d’une région et permettent de savoir où acheter leurs produits.

Se rendre au marché local

Une autre solution très simple consiste à se rendre au marché local ! Les produits sont généralement frais, produits dans la région et les commerçants aptes à informer les acheteurs de l’origine du produit – ce qui répond aux trois exigences de proximité, circuit court et traçabilité du « locavorisme ».

Envie de devenir « locavore » pour manger mieux, aider les agriculteurs et la planète ? Des solutions qui s’offrent à vous pour changer le contenu de vos assiettes !

 

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