Réservée dans un premier temps aux utilisateurs anglophones, cette option vient d’être inaugurée aux Etats-Unis et sera dans un premier temps destinée aux versions mobiles de Facebook (tablettes et téléphones Apple et Android). Si le principe est globalement le même que Shazam, à savoir une identification « en 15 secondes », comme le précise le service de presse Facebook, de la chanson, de la série télévisée, du film ou du spectacle capté par le micro du smartphone, l’usage diffère sensiblement de celui de son concurrent.
Cette application ne peut être lancée que lors de la mise à jour du statut Facebook de l’utilisateur. Lorsque ce dernier écrit un message, une icône permet d’activer la fonctionnalité de reconnaissance. Apparait alors le titre écouté, une illustration visuelle telle qu’une pochette d’album ou une photo, ainsi qu’un extrait de 30 secondes en partenariat avec un site de streaming (Spotify, Rdio ou Deezer). L’identification ne s’arrêtera pas à la musique, puisqu’une grande variété de médias est intégrée à la base de données. Pour cela, des partenariats ont été conclus entre Facebook et 160 chaines de télévision états-uniennes, afin notamment de permettre la reconnaissance de séries et de spectacles.
Buts multiples
Pour Aryeh Selekman, qui a coordonné le développement de ce nouveau produit, le but de cette fonctionnalité est d’ « aider les gens à raconter de meilleures histoires ». Mais s’il est vrai que cette fonction enrichira indéniablement les messages des internautes, l’amélioration de l’expérience utilisateur n’est pas l’unique désir de Facebook. Derrière ce projet se cachent d’autres ambitions bien plus stratégiques L’une des principales est de reprendre des parts de marché depuis longtemps captées par Twitter, dont se servent un grand nombre d’utilisateurs pour commenter en direct spectacles, séries et autres shows télévisés. Il devenait donc urgent pour Facebook de proposer une alternative crédible au site de micro-blogging, et cette nouvelle option semble avoir été créée tout exprès.
Publicité ciblée
Une autre raison justifiant la mise en place de cette fonction est le ciblage publicitaire, secteur revêtant une importance capitale pour Facebook, puisque la majorité des revenus de la firme de Mark Zuckerberg en dépendent. Le potentiel est énorme, et si ne serait-ce qu’une infime partie des 1,28 milliard d’utilisateurs se décident à utiliser cette fonctionnalité, la régie publicitaire de Facebook pourra se constituer une très conséquente base de données. D’autant plus que, si un utilisateur décide finalement de ne pas partager ce qu’il écoute, ses informations seront tout de même analysées sous une forme anonyme. Pas question toutefois d’écouter un utilisateur à son insu, rassure Facebook ; le micro ne peut être activé qu’avec l’accord de l’internaute, qui choisira ensuite de partager ou non sur son statut son activité musicale ou télévisuelle. La même confidentialité est garantie au sujet des conversations captées par le micro, qui ne seront, toujours selon Facebook, en aucun cas écoutées ni stockées.
Redynamiser Facebook
Même si le site, qui vient de célébrer ses dix années d’existence, reste un géant de l’internet et continue de prospérer, certaines études démontrent que les jeunes âgés de 13 à 17 ans ont tendance à déserter le réseau social. Une perte de 25% des utilisateurs de cette tranche d’âge a été constatée, et la prestigieuse université de Princeton prévoit même que Facebook pourrait perdre jusqu’à 80% de ses utilisateurs dans les trois années qui viennent. Si pour le moment ces projections alarmistes semblent peu probables, le « réseau bleu » se doit néanmoins de concentrer ses efforts et de faire tout son possible pour conserver, et même accroitre le nombre de ses utilisateurs. Tout le monde se souvient du succès fulgurant de Myspace, et de sa chute retentissante qui avait laissé perplexes les observateurs du Web. Nul doute que l’exemple aura servi de leçon et que Facebook fera tout pour éviter de prendre une telle direction.
Juil 07, 2014 - 09:00 PM
Un vrai plus, qui peut relancer l’intérêt de FB.