Un pas de plus vient d’être fait en matière d’informatique quantique. IBM vient en effet d’annoncer la commercialisation du Q Système One, le premier ordinateur disposant de cette technologie.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore, l’informatique quantique devrait révolutionner l’informatique tel qu’on le connaît aujourd’hui. Il s’agit d’une technologie capable d’augmenter de façon massive la puissance de calcul des superordinateurs.
Par un procédé d’application au Big data, cette méthode permettra une accélération et une simplification de l’analyse des données. Dans l’état actuel, l’informatique utilise des bits qui n’existent que dans l’état 1 ou 0. Avec l’informatique quantique, on utilisera des qbits qui pourront être les deux états à la fois et accumuler davantage d’informations puisque les valeurs peuvent se superposer à l’intérieur d’un seul qbit.
La maîtrise de la technologie prévue pour 2020
Pour l’heure, les résultats annoncés par les différents groupes développant l’informatique quantique montrent que l’on n’a pas réussi à dépasser les 72 qbits sur une seule machine, un stade atteint par Google avec son CPU Bristlecone. L’ordinateur récemment lancé par IBM ne propose que 20 qbits mais il est le premier de l’histoire à être commercialisé. L’entreprise américaine cherche davantage à se placer dans le domaine en étant précurseur plutôt qu’à proposer un modèle réellement achevé. Winfried Hensinger, professeur de technologies quantiques évoque en effet un « prototype vous permettant de tester et de développer davantage la programmation qui pourrait être utile dans le futur ». Le Q Système One pourra être utilisé à distance pour faire du code ou utiliser les outils d’open source.
L’informatique quantique en est encore à sa préhistoire mais IBM annonce que sa maîtrise viendra à coup sûr au cours des années 2020. Le développement à grande échelle de cette technologie ouvrira de nouvelles portes en matière d’automatisation. Ces nouveaux systèmes informatiques permettront de mieux résoudre des problèmes mathématiques et auront une utilité très importante en matière de cyber-sécurité.
Seulement, la transition entre informatique classique et quantique devra être réalisée avec prudence car une fois dotés de cette technologie, les hackers devraient avoir encore plus de facilité à détourner les systèmes de sécurité actuels. Des systèmes quantiques anti-hacking sont donc actuellement mis à l’essai afin d’anticiper le hacking du futur.
L’informatique quantique accélèrera la recherche
Par ailleurs, l’informatique quantique pourrait permettre d’aider la recherche en réussissant à modéliser les réactions chimiques les plus complexes dont les ordinateurs actuels les plus puissants ne parviennent pas à réaliser. On imagine aussi un futur ordinateur capable de créer des molécules afin d’aider la recherche en médecine.
La révolution annoncée par l’émergence de l’informatique quantique attire nombre d’investisseurs, dont Google et IBM en tête. Fin 2018, les Etats-Unis ont voté un projet de loi visant à dynamiser la recherche dans ce domaine : le gouvernement s’engage à verser 1,2 milliards de dollars sur une période de cinq ans et à aider à l’installation d’un bureau de coordination national chargé de conseiller la Maison Blanche en matière d’informatique quantique. Des moyens considérables qui prouvent le taux d’attractivité que possède cette technologie de l’informatique du futur qui devrait bouleverser l’avenir.
