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Objets connectés : le Français Sigfox franchit l’Atlantique

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Ludovic Le Moan, P-DG de Sigfox, avait annoncé, en septembre dernier, son ambition de partir à la conquête des Etats-Unis au cours du premier semestre 2016. Le pari est en passe d’être remporté, puisque, après San Francisco et New-York, le pionnier de l’IoT[i] s’implantera au cours des prochains mois dans neuf autres villes américaines. Las Vegas, Dallas, Houston, Austin, San José, Chicago, Boston, Rockville ou encore Los Angeles seront donc très prochainement équipées des infrastructures déployées par Sigfox, qui a reçu l’agrément de la Commission fédérale des communications. Une réussite pour la société, qui confirme ainsi la spectaculaire montée en puissance dont elle fait preuve depuis sa création.

Connecter les objets

C’est en 2009 et sous l’égide de deux ingénieurs, Christophe Fourtet et Ludovic Le Moan, que nait l’entreprise. Leur concept est révolutionnaire : permettre aux objets connectés d’échanger des informations brèves, en passant par un dispositif dédié à la fois performant, économique et de longue portée, qui ne sature pas les réseaux existants. Les applications permises sont aussi diverses que variées, allant de la domotique à la logistique. L’Internet des objets est utilisé pour la gestion du chauffage, des panneaux publicitaires, des déchets, des alarmes ou encore des places de parking. La palette des usages possibles semble illimitée, et permettra notamment l’essor des « villes intelligentes », ou tous les principaux flux seront optimisés par ce biais.

Mettre toutes les chances de son côté

Sigfox n’a pas lésiné sur les moyens pour réussir son implantation outre-Atlantique. D’importants investissements financiers ont été mis en œuvre, estimés entre 80 et 100 millions d’euros. Une trentaine de personnes ont été recrutées pour mener à bien cette expansion, supervisée par Allen Proithis, ancien responsable de la division mobilité chez HP.

Très concernée par le potentiel offert par l’Internet des objets, San Francisco a été la première ville à solliciter les services de la start-up française, remarquée l’année dernière par la municipalité. Confrontée à une importante sècheresse, la Californie tente par tous les moyens de réduire sa consommation d’eau en déployant des compteurs intelligents, dont l’interconnexion passe par le réseau Sigfox. Les premiers tests, qui se sont révélés satisfaisants, ont permis à la société de conquérir d’autres secteurs et de s’allier à de grands noms de l’innovation.

Implantation mondiale

Des partenariats ont ainsi récemment été noués avec la société de conseils Accenture, Microsoft et Texas Instrument, qui accompagneront la jeune pousse toulousaine dans son essor sur « l’un des écosystèmes les plus actifs de toute l’industrie de l’IoT », comme l’explique Xavier Drilhon, directeur général délégué. Les Etats-Unis constituent une étape supplémentaire dans la stratégie de déploiement de Sigfox, déjà présent dans quatorze pays, et qui s’affirme comme étant le plus grand réseau mondial Machine-to-Machine (M2M).

Au territoire français, dont la couverture atteint d’ores et déjà les 92%, s’ajoutent le Royaume-Uni, l’Espagne, les Pays-Bas, le Portugal, la Belgique, le Danemark, l’Autriche, l’Allemagne, l’Italie, la Pologne, l’Irlande, la Suède, la Russie, et même l’Antarctique, sur la base belge Princess Elisabeth.

De grandes ambitions

La société cherche aussi à s’implanter en Amérique du Sud (Chili et Colombie), ainsi qu’en Asie (Inde, Singapour et Corée du Sud). Pour concrétiser ses projets, la petite start-up a déjà eu recours à quatre levées de fonds, et en projette une cinquième qui devrait atteindre la somme record de 500 millions d’euros. Déjà, en 2015, les montants collectés s’étaient élevés à 100 millions d’euros, deuxième plus importante levée de fonds après BlaBlaCar (177 millions d’euros), permettant à Bpifrance, Air Liquide, Telefonica, ou encore GDF Suez de rejoindre les investisseurs historiques. Samsung a, quant à lui, investi 100 millions d’euros dans la société, et intègrera le réseau Sigfox au sein de sa nouvelle plateforme Artik.

Mais encore de nombreux défis à relever

Tout semble a priori idyllique pour Sigfox, qui s’implante sur un segment extrêmement prometteur, puisque l’on estime à 80 milliards le nombre d’objets connectés d’ici 2020. La start-up, qui emploie 190 salariés et qui a réalisé, en 2015, un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros, ambitionne de bâtir un réseau de communication mondial, a vu Anne Lauvergeon rejoindre son conseil d’administration en 2014. Une entrée en Bourse est même prévue pour 2017.

Mais la situation de pionnier dont jouit actuellement Sigfox se trouve menacée par les offensives d’une concurrence qui n’entend pas rester inactive. Orange et Bouygues Telecom soutiennent ainsi LoRa, une technologie alternative, en cours d’implantation dans l’Hexagone. Les réseaux mobiles classiques tenteront eux-aussi de conquérir l’IoT, par l’intermédiaire de la 5G. Dans cette nouvelle guerre des réseaux, il sera certainement difficile pour Sigfox de conserver sa suprématie.

 

[i] Internet of Things, ou Internet des objets en français.

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